Trump à la Maison Blanche : Les premières mesures sur le climat et la sortie de l’accord de Paris

Trump à la Maison Blanche : Les premières mesures sur le climat et la sortie de l’accord de Paris

Le 20 janvier 2025, Donald Trump a prêté serment pour un second mandat en tant que président  des États-Unis.  À cette occasion, l’administration Trump a publié une série de décrets présidentiels, notamment l’annonce du  retrait de l’Accord de Paris, la déclaration d’une « urgence énergétique », la suppression des  incitations pour les véhicules électriques et l’abolition du Green New Deal qui, d’ailleurs, n’existe pas. On  ne sait pas combien d’actions iront au-delà des rapports des agences, survivront devant les  tribunaux ou auront un impact démontrable.  

Pour ce qui concerne le retrait de l’Accord de Paris,le président Trump a annoncé son intention de se retirer immédiatement de l’accord de Paris,  bien que le retrait prenne officiellement un an. Au cours de cette période, note leGlobal Strategic Communication Council(GSCC),il appartient au 47  président des États-Unis nouvellement investi, d’envoyer des délégations à des réunions ou de participer à des événements  liés à l’accord.  

« L’administration restera dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements  climatiques (CCNUCC), mais l’ordonnance indique qu’elle a l’intention de limiter sévèrement sa  participation, notamment en ce qui concerne le financement, et qu’elle ne pourra pas envoyer de délégations aux réunions de la Conférence des parties (COP). Une fois que le retrait de  l’Accord de Paris sera officiel, ils pourront être autorisés à siéger aux réunions de la Convention  (et à voter s’il y a eu un vote), mais à ne participer qu’en tant qu’observateur aux réunions de  l’Accord de Paris, et à ne pas voter lors de ces sessions », souligne la même source. 

Ainsi, les États-Unis, sous la présidence de Trump, restent la seule nation sur les 193 autres parties à  quitter l’accord – le seul forum multilatéral où toutes les parties ont un siège au tour de la table.  

Comme autres mesures exécutives sur le climat,Donald Trump déclare une urgence énergétique. Ce qui pourrait, à en croire le GSCC, donner à l’administration des  pouvoirs accrus pour approuver la production de combustibles fossiles – en particulier  en Alaska – et, fait intéressant, de minerais verts essentiels à la transition énergétique.  Un décret connexe exige de « libérer » les réserves d’énergie de l’Amérique. Pourtant, M. Trump demande également la fin des baux pour l’énergie éolienne, qui  alimente plus de 10 % du réseau. 

Les États-Unis sont déjà le premier producteur mondial de pétrole et de gaz. Ils ont  atteint de nouveaux sommets en matière de production pétrolière sous  l’administration Biden. Les compagnies pétrolières affirment qu’elles forent déjà  autant qu’elles le peuvent.

Une nouvelle analyse de Zero Carbon Analytics montre que l’UE n’a pas besoin de  nouveau GNL américain pour remplacer le gaz russe. La demande de gaz de l’UE  devrait diminuer de 29 % par rapport aux niveaux de 2024 d’ici à 2030, et de 67 %  d’ici à 2040. 

Le décret signé par le nouveau patron de la Maison Blanche met également fin au tout nouveau Corps américain pour le climat (American Climate Corps) et ordonne des examens à  grande échelle de l’octroi de permis pour les infrastructures énergétiques. 

L’un dans l’autre, plusieurs décrets publiés lundi 20 janvier visent à ralentir ou à revoir les dépenses climatiques massives approuvées sous  l’administration Biden, dont 75 % sont allées à des districts dirigés par le Grand Old Party (GOP). 

Ce qui n’a pas laissé le ministre Sierra Léonais de l’EnvironnementJiwoh Abdulai insensible.

« L’action en faveur du climat nécessite des engagements à long terme de la part de tous les  pays. Les catastrophes liées au changement climatique ne se conforment pas aux idéologies  politiques. Nous avons besoin d’un engagement multilatéral continu en faveur d’une action  collective et d’une réduction des gaz à effet de serre, en particulier de la part des pays qui ont  une responsabilité historique dans les émissions de GES », souligne-t-il. 

Pour Fred Njehu, stratège politique panafricain pour Greenpeace Afrique, « l’Afrique est un acteur clé dans l’espace multilatéral du climat, et cela n’est pas près de  changer. Le changement climatique est un problème mondial qui transcende les frontières  nationales, de sorte que l’assaut de l’administration de Trump contre l’Accord de Paris est en soi  autodestructeur. Les nations ont fait des progrès et vont de l’avant pour s’attaquer à la crise  climatique, car sans cela, nous sommes confrontés à des conséquences désastreuses ». Toutefois, précise-t-il, « la  tentative de Trump de saboter les efforts mondiaux de lutte contre la crise climatique est une  énorme menace pour notre avenir. L’Afrique, qui est l’un des continents confrontés aux impacts de la crise climatique, ne s’arrêtera pas face à ceux qui choisissent de tout risquer pour le profit  de quelques privilégiés. » 

Le Secrétaire Général de Teranga Lab, Sénégal, Mouhamadou Sissokoexprime sa profonde préoccupation face à la décision des États-Unis de se retirer  de l’Accord de Paris, « une démarche qui fragilise les efforts collectifs mondiaux dans la lutte  contre le changement climatique ». Pour lui, « cet accord représente un pacte essentiel pour limiter les  effets dévastateurs du réchauffement climatique, notamment pour les populations les plus  vulnérables, comme celles de notre continent africain ». En tant que Secrétaire général de  Teranga Lab, une organisation engagée dans la justice climatique et le développement durable,  il considère que « ce retrait compromet non seulement la coopération internationale, mais aussi  les engagements financiers nécessaires pour soutenir les pays en développement dans leur  transition écologique et leur adaptation aux impacts climatiques ».

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