Sur la route de Bakel, la vigilance sans relâche des gendarmes et soldats sénégalais aux frontières de l’Est

Sur la route de Bakel, la vigilance sans relâche des gendarmes et soldats sénégalais aux frontières de l’Est

Sur l’axe Tambacounda–Bakel, la présence renforcée de l’armée et de la gendarmerie sénégalaise témoigne d’une vigilance accrue aux frontières avec le Mali et la Mauritanie. À Kidira et le long de la route menant à Bakel, les forces de sécurité assurent un contrôle rigoureux des véhicules et des voyageurs, dans le cadre d’une stratégie nationale de sécurisation du territoire et de prévention des menaces transfrontalières.

Il est un peu plus de 12 heures du matin lorsque notre véhicule quitte Tambacounda principalement le garage Kothiary , direction Bakel, à plus de 260 kilomètres de là, sur une route bordée de forêts sèches, de villages isolés et de pistes poussiéreuses qui serpentent jusqu’aux confins du Sénégal oriental. Le voyage, long et éprouvant, traverse un territoire stratégique. Celui des frontières avec le Mali et la Mauritanie. Dans cette région sensible, la vigilance est de mise, et les forces de défense et de sécurité sénégalaises se distinguent par leur présence constante et leur professionnalisme exemplaire.

Une route frontalière sous haute surveillance

Dès l’entrée dans la commune de Kidira, carrefour frontalier et poumon économique de la zone, le décor change. Les étendues paisibles laissent place à un ballet bien organisé de véhicules militaires, de blindés et de pick-up de la gendarmerie nationale. Sur la route qui mène vers Bakel, l’armée sénégalaise veille, silencieuse mais visible, symbole d’une souveraineté assumée et d’une sécurité maîtrisée.Les hommes en treillis, le visage grave et concentré, scrutent les véhicules qui passent, observent les mouvements autour des postes de contrôle.

Leur mission est de prévenir toute infiltration, sécuriser le territoire et maintenir la paix dans une région frontalière souvent soumise aux pressions transfrontalières du crime organisé et des trafics en tout genre.

Kidira, le verrou de l’Est

Kidira n’est pas seulement une ville frontière. C’est un point névralgique du dispositif sécuritaire sénégalais. Chaque jour, des centaines de camions venant du Mali traversent cette zone. Les contrôles y sont méticuleux. La gendarmerie veille à ce qu’aucun véhicule, aucune cargaison ni aucun passager ne passe sans vérification. Les gendarmes déploient patience et rigueur, procédant à l’examen des cartes d’identité, des documents de voyage et des plaques d’immatriculation.

Un gendarme rencontré sur l’ axe Bakel – Kidira souligne : « Notre mission est claire : assurer la sécurité des personnes et des biens, mais aussi prévenir toute menace extérieure. Ici, chaque détail compte. Nous ne laissons rien passer au hasard » Son ton est ferme avec ses lunettes noirs , mais empreint de fierté. Autour de lui, ses collègues s’activent. Certains orientent les véhicules vers la zone d’inspection, d’autres contrôlent les papiers des passagers, tandis que d’autres encore surveillent les abords de la route, armes en bandoulière.

Sur l’axe Kidira–Bakel, la collaboration entre l’armée et la gendarmerie illustre la cohérence du dispositif sécuritaire sénégalais. Tandis que les unités militaires assurent la couverture territoriale et la dissuasion stratégique, la gendarmerie est au pied d’œuvre. Le long de la route, plusieurs checkpoints témoignent de cette complémentarité. À chaque halte, un salut militaire, un échange rapide de consignes, et la machine repart. Cette coordination, essentielle dans une zone aussi sensible, inspire confiance aux voyageurs. Notre chauffeur de 7 places ( Peugeot 505 Break) témoigne de la posture rassurante de nos forces de défense et de sécurité. « Avant, il y avait beaucoup d’inquiétudes sur cette route avec la situation regionale. Aujourd’hui, on se sent plus en sécurité. Les gendarmes font bien leur travail, ils respectent les gens, mais ils sont très vigilants », souligne- t-il La chaleur, la poussière, l’isolement : rien ne semble entamer la détermination des hommes en uniforme.

Et pourtant, chaque agent reste concentré, conscient du rôle qu’il joue dans la stabilité du pays.Un gendarmerie sous couvert d’anonymat, confie. « Nous sommes dans une zone sensible. Les frontières sont proches, et les menaces sont multiples : trafics, migrations irrégulières, voire risques d’infiltration. Mais nous sommes formés pour ça. Notre présence ici est un message fort », dit-il.

Un impact visible sur la sécurité locale

À Bakel, les populations apprécient la présence des forces de sécurité. Les commerçants, les transporteurs et les éleveurs témoignent d’un climat de confiance retrouvé. Les incidents sont rares, les contrôles sont réguliers, et la présence dissuasive des blindés rassure.« Avant, on entendait parfois des histoires de braquages ou de trafics de bétail », raconte un habitant de Bakel. « Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’armée et la gendarmerie sont partout. On se sent protégés », dit-il. La sécurisation de cette région stratégique contribue également au développement économique local. Les flux commerciaux avec le Mali s’intensifient, les voyageurs circulent avec plus de sérénité, et les populations frontalières, longtemps marginalisées, renouent avec un sentiment d’appartenance nationale.

A mesure que la route s’enfonce vers Bakel, la vigilance des gendarmes ne faiblit pas. Chaque véhicule est contrôlé avec minutie. Les cartes d’identité sont vérifiées, les coffres inspectés. Rien n’échappe à leur attention. Ces gestes répétés, parfois perçus comme anodins, constituent pourtant le cœur de la mission sécuritaire nationale.Sous le soleil ardent de l’Est, ces hommes et femmes en uniforme symbolisent la résilience et la détermination d’un État du Sénégal qui entend défendre chaque mètre de son territoire. Leur présence, discrète mais constante, est une garantie de paix pour les habitants et les voyageurs.De Tambacounda à Bakel, en passant par Kidira, le Sénégal montre une image de rigueur et de vigilance. L’armée et la gendarmerie y déploient un travail exemplaire, souvent dans l’ombre, mais toujours avec un sens profond du devoir.Sur cette route frontalière, le drapeau national flotte fièrement, porté par des hommes et des femmes qui, chaque jour, veillent à ce que la sécurité et la paix demeurent une réalité tangible pour tous.

El Hadji Ibrahima FAYE

Envoyé spécial à Bakel

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