By Ancienne icône du football malien, Seydou Keïta a voulu transformer sa réussite sportive en levier de développement économique. En injectant plus de 14 milliards de FCFA dans une usine agro-industrielle à Sanankoroba, il espérait dynamiser l’industrie locale et contribuer à l’autosuffisance alimentaire du pays. Mais l’entrepreneur s’est vite heurté à une réalité implacable.
Les contraintes réglementaires pèsent lourdement sur son projet. L’État impose des prix fixes sur les matières premières et encadre strictement les tarifs de vente pour contenir l’inflation. Parallèlement, des réseaux informels dominent le marché, entretenus par des acteurs aux pratiques douteuses. Dans cet environnement verrouillé, toute tentative de percée se solde par une équation impossible : vendre à perte ou cesser l’activité.
Confronté à ces difficultés, Seydou Keïta explore désormais d’autres horizons, notamment en Algérie, où le climat des affaires semble plus favorable. Son expérience met en lumière les obstacles qui freinent l’investissement productif au Mali. Pour la diaspora malienne, elle révèle un constat alarmant : investir au pays requiert bien plus qu’un capital financier. Sans réseau solide et protections institutionnelles, même les projets les plus ambitieux risquent de s’effondrer face aux rouages d’un système opaque.
Malgré ces embûches, l’ancien footballeur pourrait encore rebondir. Une stratégie intégrée, allant de la production des matières premières à leur transformation, pourrait renforcer sa résilience face aux aléas du marché. Le secteur de l’huile alimentaire, en pleine mutation au Mali, a besoin d’acteurs visionnaires.
La question demeure : comment créer un environnement propice aux investissements productifs au Mali ? Une réflexion s’impose pour que le patriotisme économique ne se heurte plus à un mur d’obstacles administratifs et structurels.
La Rédaction
