By Dans un contexte marqué par un déficit criant en personnel éducatif, le ministère sénégalais de l’Éducation nationale a lancé un recrutement spécial de 2 000 enseignants pour l’année scolaire 2024/2025. Cette initiative entre dans le cadre du Plan quinquennal 2024-2029, qui vise l’intégration de 30 000 enseignants dans le système éducatif national.
Selon le communiqué de la Direction de la formation et de la communication (DFC), ce recrutement exceptionnel a été motivé par l’impératif de renforcer l’offre éducative, notamment dans les zones où le manque d’enseignants perturbe sérieusement le bon déroulement des cours. Au total, 1 500 postes ont été affectés à l’enseignement préscolaire et élémentaire, et 500 à l’enseignement moyen et secondaire général.
164 772 candidatures enregistrées
L’appel à candidatures, ouvert du 23 janvier au 1er février 2025 via une plateforme en ligne, a suscité un engouement considérable avec 164 772 candidatures enregistrées. Dans le détail, 125 486 candidats ont postulé pour le préscolaire et l’élémentaire, et 39 286 pour le moyen et le secondaire. Parmi eux, 7 168 ont déclaré détenir un CAP/CEAP, 1 077 un CAE-CEM, CAEM ou CAES, tandis que 32 191 ont fait valoir une expérience dans l’enseignement.
Les critères de sélection étaient ouverts mais rigoureux : être un contractuel communautaire remplissant les conditions, être titulaire d’un diplôme professionnel ou académique (avec ou sans expérience). Les personnes vivant avec un handicap remplissant ces conditions ont été systématiquement présélectionnées, dans un souci d’inclusion sociale.
Une sélection rigoureuse et transparente, selon le ministère
La présélection a permis de retenir 2 615 candidats, répartis en 2 011 pour le préscolaire/élémentaire et 604 pour le moyen/secondaire. Ces derniers ont été informés par SMS des modalités de dépôt de leur dossier au niveau des inspections de l’éducation et de la formation (IEF) choisies. Une plateforme de réclamations a également été mise à la disposition de tous les postulants.
L’exploitation des données a permis d’écarter plusieurs candidatures pour non-conformité : absence de dépôt, doublons, déclarations non justifiées, diplômes non conformes ou non reconnus. Après ce filtrage, 2 077 dossiers ont été validés. En complément, 157 candidats initialement non retenus ont été rappelés afin de compléter les quotas. Les services spécialisés du ministère (FASTEF, DEXCO, DEA) ont été mobilisés pour authentifier les diplômes douteux. Un second contrôle mené par la Direction des ressources humaines (DRH) a abouti à l’exclusion de 50 dossiers supplémentaires.
2 000 enseignants sélectionnés, 26 en attente
À l’issue du processus, 2 000 enseignants ont été définitivement sélectionnés, dont 1 726 pour le préscolaire/élémentaire et 274 pour le moyen/secondaire. Les 26 dossiers jugés conformes mais en surnombre ont été placés sur une liste d’attente.
Sur les recrutés, 639 sont issus du personnel communautaire, 497 possèdent un CAP, et les autres détiennent divers diplômes d’enseignement ou académiques. Il est à noter que le quota initial prévu pour le moyen/secondaire a été révisé à la baisse en raison de la faible conformité des dossiers dans cette catégorie.
En parallèle, pour répondre à l’urgence dans les collèges et lycées, 490 enseignants de l’élémentaire/préscolaire ont été redéployés comme chargés de cours, portant à 770 le nombre de nouveaux enseignants affectés au secondaire cette année.
Ce recrutement spécial s’inscrit dans une stratégie globale des nouvelles autorités pour renforcer durablement le système éducatif national. Avec 8 000 enseignants recrutés en 2025 (2 000 via ce recrutement exceptionnel et 6 000 par voie de concours), le gouvernement entend résorber progressivement le déficit structurel en personnel enseignant tout en offrant des débouchés aux jeunes diplômés.
El FAYE
