By Il n’était pas un simple journaliste comme l’aurait pu destiner son immense talent. La manière dont il arrivait à tourner la langue de Moliere, dans son fond et dans sa forme, impressionnait tous ceux qui l’approchaient. Il n’était pas non plus un simple agent de joueurs partageant avec ses jeunes protégés sa passion pour le football et son ambition pour des talents jusque-là confinés dans la périphérie des meilleurs. De Marseille sa ville d’adoption au Sénégal son pays de naissance, Pape Diouf aura marqué l’histoire d’une Afrique émergente dont l’illustration se trouve être le Mondial 2002 avec la victoire du Sénégal sur la France. Pape Diouf était, par dessus tout, un transmetteur de savoir, de savoir-faire et surtout de savoir-être. Par sa présence auguste, sa prestance altiere, la tonalité de son discours, tout en lui incarnait l’exception. C’est au nom de cette exception qu’il a été le premier Sénégalais à nous quitter pour raison de covid. Accomplissement d’une mission qui demeure un message posthume pour nous qui le célébrons aujourd’hui. En me le présentant comme le promoteur du journal LE SPORTIF qu’il a dirigé en main de maître, mon frère et ami Mamadou Koume était persuadé que nous allions connaître un bon compagnonnage.
L’histoire lui a donné raison tant Pape Diouf était fidèle en amitié et très attaché à la parole donnée. C’est la raison pour laquelle je ne peux manquer de faire un témoignage sur cet être exceptionnel, cet homme multidimensionnel qui non seulement nous fait découvrir des pans insoupçonnés du monde du football mais surtout permis de comprendre que le foot est non seulement du sport mais aussi un vecteur d’émancipation.
Mamadou Kassé
Journaliste
