La viabilité de notre football locale est un sujet qui nous préoccupe tous et qui fait toujours l’objet de nos échanges.
Que faire pour rendre nos clubs compétitifs sur le plan sportif et viables sur le plan économique. Quelles formes de compétitions (championnat, coupe, tournoi) pour faire de nos joueurs non plus de simples footballeurs du dimanche mais plutôt de véritables compétiteurs?
Le championnat tel qu’il se déroule avec 16 équipes sans moyens doit-il continuer a risque de faire perdre toute sa credibilite à notre football? Comment assurer une attractivité de notre football et susciter une véritable adhésion populaire des supporters?
Quel schéma organisationnel mettre en place pour plus de professionnalisme et une participation de l’ensemble des acteurs du football et même des autres qui ont leur place dans le football ? Le débat est encore lancé à la veille de l’assemblée générale de la fédération sénégalaise de football.
C’est un débat qu’il ne faut pas éluder. Les instances du football doivent s’y pencher avec tous ceux qui aiment ce sport. Dire que le club de football au Sénégal n’est pas viable est une litote. Le modèle est inconsistant à moins d’évoluer en vase clos. La Réforme Diack n’a pas donné les résultats attendus. Ce qui est étonnant et va à rebours de l’esprit de cette réforme, c’est la multiplication des clubs qui aspirent tous à jouer parmi l’élite. Dans un football normalement organisé, tous ne doivent pas avoir cette vocation. Les instances du football ont failli dans ce domaine. Elles ont fait dans le populisme et ont « navetanisé » la gouvernance du football sénégalais. Les rares réussites du football en ce premier quart du 21e siècle se nomment Diambars et GF demultipliées et caricaturées … Le football local a un dynamisme paradoxal : de nombreuses entités mais dépourvues de moyens et dont les perspectives se réduisent à faire du trading de joueurs. Le débat peut être abordé sous plusieurs angles et il est nécessaire de le mener et de prendre des décisions courageuses et de les appliquer. Sinon on fera du surplace.
Nous devons poser le vrai débat qui doit d’ailleurs constituer la trame de la prochaine AG de la fédération. Le championnat tel que pratique, n’est pas viable. Ni sur le plan sportif ni sur le plan économique. Personne n’y gagne, ni les joueurs, ni les clubs encore moins l’Etat qui a besoin d’un football performant comme soft power. Des clubs dits professionnels avec moins de moyens que les clubs amateurs d’antan. Des joueurs dits professionnels qui sont moins bien lotis que ceux du passé, il y’a de quoi mener un débat franc, sincère et loyal pour changer de cap.
Des ruptures s’imposent radicalement dans notre système, nos méthodes et nos pratiques. Tout àutre discours sera de nature à nous distraire encore.
Mamadou Koume et Mamadou Kassé