Ndongo Samba Sylla alerte : « Le Sénégal va droit vers un défaut de paiement »

Ndongo Samba Sylla alerte : « Le Sénégal va droit vers un défaut de paiement »

L’économiste Ndongo Samba Sylla tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Selon lui, le Sénégal s’achemine inexorablement vers un défaut de paiement, au regard de la trajectoire actuelle de sa dette publique. Intervenant lors d’un atelier organisé au Musée des civilisations noires — des propos rapportés par Les Échos — Sylla se montre catégorique : « Cette dette est impayable. La seule manière de la payer, c’est de s’endetter à nouveau à des taux d’intérêt prohibitifs. »

Pour l’économiste, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le niveau d’endettement a atteint un seuil qu’il considère incompatible avec les capacités réelles de l’économie sénégalaise. « Il est clair que le niveau d’endettement du Sénégal ne peut être soutenable pour les populations », affirme-t-il, soulignant que l’arrivée des premières recettes pétrolières ne changera rien à cette dynamique.

Entre 2026 et 2028, le Sénégal espère engranger 229 milliards de francs CFA issus du pétrole. Une somme « dérisoire » rapportée aux obligations financières du pays. Sur la même période, rappelle Sylla, « 14 870 milliards de francs CFA » seront consacrés au seul service de la dette, « et c’est le principal ». Conclusion : « Le Sénégal ne peut pas le faire. »

Restructuration : un choix politique, mais une urgence implicite

Face à la recommandation du FMI encourageant une restructuration de la dette, le débat se pose inévitablement. Pour Ndongo Samba Sylla, l’enjeu est éminemment politique. Restructurer ou non dépendra de la volonté du gouvernement, mais le diagnostic, lui, est sans appel : « Le pays se trouve dans une situation pire que celle de la plupart des pays qui sont en défaut de paiement. »

Entre l’augmentation du coût de l’emprunt, le poids croissant du service de la dette et la faiblesse des marges budgétaires, l’économiste estime que la trajectoire actuelle n’est pas tenable. Le Sénégal devra, selon lui, arbitrer rapidement entre l’assainissement nécessaire de ses finances publiques et le risque d’un défaut qui fragiliserait durablement l’économie

El Faye

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