Ndèye Saly Diop sous surveillance judiciaire : l’enquête sur les fonds Covid-19 avance

Ndèye Saly Diop sous surveillance judiciaire : l’enquête sur les fonds Covid-19 avance

L’ancienne ministre réfute les accusations de détournement mais paie une caution pour éviter la détention préventive.

Hier, Ndèye Saly Diop, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, a été placée sous surveillance judiciaire à l’issue de son audition par la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Cette audition s’inscrit dans le cadre de l’enquête judiciaire étendue sur l’administration controversée des fonds destinés à lutter contre la pandémie de Covid-19, après la publication du rapport de la Cour des comptes en 2022. Ndèye Saly Diop est suspectée de détournement présumé de fonds publics d’un montant de 52 millions de francs CFA.

Après une journée fortement scrutée par les médias, l’ex-ministre a quitté le tribunal libre, mais sous une surveillance judiciaire stricte. Accompagnée de son équipe d’avocats, elle a vigoureusement contesté les accusations, niant toute implication personnelle dans une quelconque irrégularité. Selon ses défenseurs, les dépenses incriminées étaient des actes administratifs approuvés dans le cadre de l’urgence sanitaire et ne devraient pas être qualifiées de détournement.

Une caution de plus de 57 millions FCFA déposée à la CDC

Malgré sa contestation des accusations, Ndèye Saly Diop a été contrainte de verser une caution de 57 millions FCFA, légèrement supérieure au montant présumé détourné. Cette somme a été déposée à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), ce qui lui a permis d’éviter un mandat de dépôt. Cette liberté conditionnelle, accompagnée de plusieurs obligations, reste toutefois temporaire, en attendant les conclusions finales de l’enquête de la Haute Cour de Justice.

La défense s’est réjouie de cette décision, estimant qu’elle respecte le principe de présomption d’innocence et permet à leur cliente de continuer à se défendre en liberté. Toutefois, certaines voix dans l’opinion publique expriment leur mécontentement, dénonçant ce qu’elles perçoivent comme un traitement privilégié pour une ancienne ministre. Le cas de Ndèye Saly Diop s’ajoute à une série de procédures judiciaires contre plusieurs anciens responsables de l’administration Macky Sall, dans un contexte où les nouvelles autorités affichent leur volonté de nettoyer la gestion publique.

Une justice sous pression et un climat de responsabilité

Ce placement sous surveillance judiciaire s’inscrit dans une dynamique de responsabilité accrue engagée par les pouvoirs publics depuis l’élection du président Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier a fait de la lutte contre la corruption et l’impunité une priorité de son programme, notamment à la suite des critiques émises par les institutions de contrôle sur la gestion des fonds publics, en particulier pendant la crise du Covid-19.

La Haute Cour de Justice, réactivée pour juger les membres du gouvernement accusés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions, attire désormais l’attention. Dans ce contexte, l’affaire Ndèye Saly Diop pourrait devenir un test de l’efficacité et de l’indépendance de cette juridiction spéciale. Alors que les auditions se poursuivent, de nombreux observateurs appellent à une justice équitable, sans acharnement mais sans complaisance, afin de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions.

Les semaines à venir seront cruciales pour la suite de la procédure. En attendant, Ndèye Saly Diop reste sous le coup de poursuites judiciaires, dans un climat politique où les attentes en matière de justice et de transparence sont fortes.

El Faye

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