Or donc parce que le Sénégal a battu la RDC à domicile et devant son propre public, les congolais se sont senti humiliés, insultés et souillés. Ils ont cru devoir déverser leur colère en violentant des sénégalais et en vandalisant leur stade national dans un excès de rage indescriptible pour ce qui, après tout n’est que du sport. Ces genres de spectacles honteux et dégradants sont très courants en Afrique et n’en finissent pas de ternir l’image de l’Africain incapable d’accepter et de gérer une défaite sportive. Dans presque tous nos pays, ces comportements indignes continuent de souiller notre image de peuples incapables d’accepter avec fair- play une défaite sportive. En Afrique, le sport, censé être une école de discipline et de fraternisation entre les pays et les peuples, devient un exutoire colérique et une ADM (Arme de Destruction Massive) dès lors qu’on a perdu. Pourtant on a vu et vécu ici à travers le monde, des défaites historiques et humiliantes de grandes nations de football qui n’ont jamais donné lieu à des manifestations d’hostilité voire de haine envers des adversaires du jour.
En CDM 2014, le Grand Brésil a été humilié sans pitié (7/1) devant son propre public par l’Allemagne sans que cela ait donné lieu à des débordements inacceptables outre mesure. On n’ose pas imaginer pareil scénario dans certains pays africains. Où la défaite sportive devient un exutoire de toutes les frustrations sociales et politiques du pays. La dernière CAN en RCI nous avait fait craindre le pire pour le Sénégal et les sénégalais de Côte d’Ivoire en cas de victoire des LIONS contre les Éléphants.Au point qu’on en arrivait mezza voce à souhaiter notre défaite pour préserver des biens et des vies innocentes de nos compatriotes. Dieu dans sa Mansuétude infinie nous aura épargné l’enfer en leur accordant une victoire salvatrice et bienvenue. Pour dire qu’on l’a échappé belle car le risque était réel.
L’Africain a encore d’énormes efforts à faire sur lui-même pour accepter une défaite sportive et apprendre à la gérer sans violence et destructions inacceptables. Le nationalisme étroit engendre un chauvinisme exacerbé qui fait qu’on a du mal à gérer une défaite sportive sans aller à des excès inacceptables et très regrettables entre nos peuples divers mais frères. Tant qu’on n’arrivera pas à nous respecter les uns, les autres et à nous accepter en frères pour bannir ces comportements hideux dans nos stades, nous continuerons toujours à donner à nos détracteurs et contempteurs, matière à nous considérer comme des sous-hommes voire des sauvages et à nous traiter comme tels. Il devient donc plus que temps pour les Africains de s’accepter et « de vivre en frères pour ne pas mourir en idiots » pour paraphraser Luther KING…JAJEFFETTI
DAKAR LE10/9/2025
GUIMZO