By L’arbitre a commis beaucoup d’erreurs qui ont influencé le résultat. Comme cette faute non sifflée, mais aussi les poussettes sur les défenseurs sénégalais qui ont permis à Casemiro de marquer le 2ᵉ but. Les Brésiliens, qui étaient en position de hors-jeu, ont poussé dans le dos les défenseurs en les bloquant. Si les Lions avaient été astucieux, ils seraient tombés délibérément, obligeant l’arbitre à intervenir. Mais cela fait aussi partie des ficelles de la haute compétition. Sans compter les bousculades et autres actes d’anti-jeu non sifflés. Cet arbitre n’était pas à la hauteur ou était contre les Lions. Thiaw doit en être conscient.
Le match est passé, mais il faut l’analyser froidement et lucidement, car les couacs (tops et flops) doivent être identifiés. Comme le fait de mettre un dispositif offensif avec trois attaquants sans véritable numéro 9 et d’avoir dégarni le milieu avec trois éléments face à un Brésil en surnombre au milieu et exerçant un pressing sur la défense. Devant des équipes comme le Brésil, l’Argentine, l’Allemagne, la France ou l’Espagne, il faut d’abord une discipline défensive, quitte à jouer le contre avec deux attaquants de pointe. Chaque match a ses réalités et chaque adversaire doit être bien étudié pour évaluer ses forces et faiblesses, ce que les Sénégalais n’ont pas su faire.
Hier, le Brésil a exactement adopté la tactique argentine consistant à presser l’adversaire en mettant de l’impact et du physique.
Ce Brésil d’Ancelotti sera difficile à battre au mondial. Ils ont maintenant acquis ce qui leur manquait.
Le Sénégal doit faire une bonne lecture de l’évolution du jeu. Les Lions ont été battus sur des faits de jeu, des détails et des astuces dans le positionnement. Ils ont voulu jouer leur jeu en oubliant de bloquer celui des Brésiliens. En football, la meilleure façon d’attaquer, c’est d’abord de mieux défendre, surtout face à des équipes jugées plus fortes. Le match Brésil–Sénégal, suivi en mondiovision, va amener les pays à réajuster leurs stratégies et le rôle des différents joueurs en vue du mondial. Le Sénégal doit se préparer à ces mutations qualitatives avec des joueurs physiquement, techniquement et tactiquement prêts au combat, qui sera loin d’être une sinécure.
Le football est une école de haute maîtrise du savoir-faire collectif et chaque équipe doit savoir jauger ses forces et ses faiblesses. Le Sénégal dispose de forces indiscutables en termes de vivacité et de vitesse des joueurs, mais il affiche des faiblesses dans les transmissions et les relances entre la défense et l’attaque.
LES COUACS ADMINISTRATIFS QUI ONT JOUÉ SUR LE MATCH
On comprend maintenant pourquoi les Lions ne sont jamais entrés dans le match face au Brésil. Le premier couac qui préfigurait la contre-performance se situe dans le choix d’un hôtel à 17 km du stade. Dix-sept kilomètres à parcourir dans les embouteillages de Londres le jour du match, sans fléchage. Pape Thiaw l’a évoqué comme le principal facteur de contre-performance. Il n’en fait pas un élément d’excuse, mais son avis mérite d’être étudié pour plusieurs raisons :
1/ le fait de rester dans un bus sur 17 km pour un joueur qui a besoin de se dégourdir les jambes ;
2/ le fait de ne disposer que de 40 minutes pour s’équiper ;
3/ le fait d’accuser du retard dans les vestiaires alors que les Brésiliens les y attendaient, comme le montrent les images ;
4/ le fait d’entrer dans le terrain sans échauffement pour des professionnels qui doivent gérer leur timing de mise en train, nécessaire pour tout compétiteur ;
5/ comment jouer sur une pelouse sans reconnaissance préalable ?
Les facteurs de performance sont nombreux dans un match. Tout le monde n’est pas censé connaître ces critères qui, pour un entraîneur, peuvent influencer un résultat. Il faut qu’on le comprenne une fois pour toutes.
Mamadou KASSE
