L’École coloniale vue par le Général de BAMBA.

L’École coloniale vue par le Général de BAMBA.

[… Après la poudre et le canon, arrivèrent la règle et la craie.

Dans la colonie, des centres de l’obéissance appelés écoles étaient ouvertes pour former des colonisés à la façon que l’on adhère à une secte. On leur enseignait à devenir et rester inférieurs, de savoir exprimer leur gratitude à la France, faire I’éloge des bien faits de la colonisation et considérer même si c’est un mal il est nécessaire, en leur apprenant à confondre la bonne graine de I’ivraie et à mémoriser des leçons de chose et d’histoire dignes de fiction et de somnifères, ce fut un véritable appel à la soumission et à la résignation.

Un mur imaginaire Les coupait de leur véritable autorité naturelle, car ils étaient éduqués pour être sur la même longueur d’onde que l’oppresseur, et rester sur la même fréquence que lui, Leurs écoles portaient des noms à peine voilés, comme: école des otages (certes), école des fils de chefs (vaincus ),école professionnelle (en quoi ?)…

Au terme de ses études, I’élève retrouvait tout sauf son «moi profond», sanctionné par un diplôme qui le plombait dans l’éternel rôle de soumis. Il ne pourra servir que ses maitres comme s’il était formaté pour telle mission. De négrillon (comme ses maîtres l’appellent), il adoptera les goûts et les coutumes paternalistes du colonial en imitant ses gestes, tics, et grimaces jusqu’ à les assimiler et devenir ainsi un Nègre Toubabisé. Mais la copie ne vaudra jamais l’originale, abandonnée en métropole qui demeurera l’éternel ayant-droit.

Néanmoins certains des élèves auront les gênes assez coriaces pour ne pas être complétement abrutis par ce système scolaire prétentieux et pervers…]

Extrait du livre : Ndaxam Bamba Daj na Fépp

Écrit par Cheikh Ahmadou KARA Mbacké.

administrator

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *