Le constat dressé jeudi 23 janvier par l’Unicef est implacable. Un enfant sur sept a vu sa scolarité perturbée par des événements climatiques en 2024. Au moins 242 millions d’enfants de la maternelle au lycée – une estimation « prudente » en raison notamment de lacunes dans les données –, dans 85 pays, ont subi une perturbation de leur scolarité l’an dernier en raison de chocs climatiques.
« Les enfants sont plus vulnérables aux impacts des crises liées aux événements météorologiques, notamment aux vagues de chaleur, aux tempêtes, aux sécheresses et aux inondations, qui sont plus intenses et plus fréquentes » en raison du réchauffement de la planète, a déclaré la patronne de l’agence onusienne, Catherine Russell, dans un communiqué, regrettant un impact « négligé » de la crise climatique.
« L’organisme des enfants est particulièrement vulnérable. Leur température augmente plus rapidement et redescend plus lentement que celle des adultes, car ils transpirent de manière moins efficace. Les enfants ne peuvent pas se concentrer dans des classes qui n’offrent aucun répit face à la chaleur étouffante, et ils ne peuvent pas non plus se rendre à l’école si la route est sous l’eau ou si leur établissement a été emporté par les crues », a-t-elle insisté.
Dans d’autres cas, c’est parce que les écoles subissent des dommages que la scolarité des enfants est perturbée, l’exemple des villages envahis par la crue du fleuve Sénégal est là pour en attester. Leurs classes sont fermées, les vacances avancées, la réouverture des établissements retardée, les horaires décalés et même les écoles détruites.
171 millions d’écoliers concernés par la chaleur extrême
La chaleur extrême a été la principale cause, avec au moins 171 millions d’écoliers concernés, dont 118 millions au mois d’avril 2024 seulement, notamment au Bangladesh, au Cambodge, en Inde, en Thaïlande ou aux Philippines. Dans ce pays, l’envolée des températures faisant courir des risques importants d’hyperthermie aux enfants, des milliers d’écoles non climatisées ont par exemple été fermées. Même les régions de Matam, Tambacounda, entre autres, au Sénégal n’ont pas encore atteint ces niveaux de chaleur, il n’en demeure pas moins que des températures titillant les 45° Ce ne sont pas pour favoriser une scolarité tranquille pour les enfants.
L’Asie du Sud a été la région la plus touchée par ces interruptions de scolarité liées aux chocs climatiques, avec 128 millions d’écoliers concernés. Par pays, l’Inde arrive en tête (54 millions d’élèves en raison de canicules), devant le Bangladesh (35 millions, pour la même raison).
Ces chiffres risquent de grimper dans les années qui viennent si le monde ne fait pas suffisamment pour freiner le réchauffement. La moitié des enfants dans le monde, soit environ un milliard, vivent dans des pays à très haut risque de chocs climatiques et environnementaux. Et si la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre se poursuit, environ 8 fois plus d’enfants devraient être exposés à des canicules en 2050 par rapport à 2000, 3,1 fois plus pour les inondations extrêmes ou encore 1,7 fois plus pour les incendies, selon des projections de l’Unicef.
avec l’AFP