Depuis la sortie hier à l’Assemblée Nationale du Ministre de la Communication à l’occasion du vote du budget de son département, les commentaires vont bon train à travers les médias…
La presse sénégalaise, pilier essentiel de notre démocratie, traverse actuellement une phase critique marquée par une fragilité économique profonde et des mutations rapides du paysage médiatique.
Depuis plusieurs années, le secteur accumule des dettes importantes auprès du Trésor public.
Le modèle économique traditionnel n’est-il pas adapté à la situation présente à l’ère numérique ?
La concurrence des plateformes en ligne, la baisse des revenus publicitaires et la précarité des emplois touchent de nombreux médias, entraînant des fermetures et des pertes massives d’emplois parmi les professionnels.
A cela s’ajoutent des défis réglementaires et administratifs qui exigent une modernisation pour mieux répondre aux réalités actuelles.
Ils sont des centaines de médias qui font face à des notifications de non-conformité au Code de la presse tandis que la paralysie de certaines instances comme la Commission des cartes de presse complique l’exercice quotidien de la profession.
Ces contraintes soulignent la nécessité d’adapter les exigences légales sans compromettre la liberté d’expression et la pluralité des voix, acquis précieux pour un débat public informé.Certes , des initiatives collectives comme les Assises Nationales des médias tenues en 2023-2025 et les journées de concertation, ont permis d’identifier des solutions concrètes et ambitieuses ont-elles permis de trouver des pistes se solutions concrètes et durables ?
Parmi elles on peut noter ;
- le renforcement du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP), porté à 2,7 milliards FCFA en 2025, avec des allègements de critères d’accès
- la création de lignes de crédit adaptées et une fiscalité spécifique aux entreprises de presse
- la modernisation du cadre légal sur la publicité et la régulation pour lutter contre la désinformation tout en favorisant l’innovation numérique (abonnements, partenariats privés etc ).
- Un dialogue inclusif entre institutions, professionnels et société civile est réclamé pour une mise en œuvre rapide.
Aujourd’hui plus que jamais, il est impératif que tous les acteurs notamment les pouvoirs publics, médias, citoyens et partenaires se mobilisent pour bâtir un écosystème médiatique viable, diversifié et innovant.
Une presse forte renforce notre démocratie et informe notre avenir commun
L’heure est à la concertation et non aux querelles.
Il ne sert à rien de se lancer des piques alors que l’essentiel nous appelle à garantir à la presse sénégalaise les moyens de remplir pleinement sa mission d’information, de transparence et de défense de l’intérêt général.
Toutes les parties ( autorités publiques, organes de presse, journalistes, partenaires et citoyens …)doivent faire preuve de lucidité, de dépassement et d’engagement collectif.
C’est seulement dans l’union des volontés et la mise en commun des énergies que pourra naître un véritable renouveau médiatique, au service de la démocratie et du bien commun.
Ibrahima MBAYE
Conseiller en Management Stratégique et Juridique des Entreprises :
Option Ressources Humaines

