FMI : Pas d’allégement de la dette pour 8 pays africains, dont le Sénégal

FMI : Pas d’allégement de la dette pour 8 pays africains, dont le Sénégal

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a récemment rendu public son rapport annuel pour l’exercice 2024. Ce document, relayé notamment par L’As, revient longuement sur les relations entre le Fonds Monétaire International (FMI) et les huit pays membres de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Il révèle qu’au cours de l’année écoulée, aucun allégement de dette n’a été accordé par le FMI à ces États, malgré un contexte économique marqué par des tensions budgétaires et une croissance ralentie.

Durant l’année 2024, les opérations réalisées par la BCEAO avec le FMI, pour le compte des pays membres de l’Union, se sont soldées par des entrées nettes de ressources de 655,74 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit 540,59 milliards de FCFA, contre 1 085,44 millions de DTS (878,78 milliards de FCFA) enregistrés en 2023. Cette baisse, comme le souligne L’As, résulte d’un recul du volume des tirages, conjugué à une augmentation des remboursements effectués par les États.

En effet, les décaissements opérés par les pays de l’UEMOA ont chuté de 12,29 %, pour s’établir à 1 356,86 millions de DTS (1 118,25 milliards de FCFA), tandis que les remboursements ont progressé de manière significative, passant de 389,46 millions de DTS (314,43 milliards de FCFA) en 2023 à 594,62 millions de DTS (490,44 milliards de FCFA) en 2024, soit une hausse de 205,16 millions de DTS.

Toujours selon le rapport consulté par L’As, les charges supportées par la BCEAO et les États membres en 2024 s’élèvent à 196,47 millions de DTS (162 milliards de FCFA), contre 175,04 millions de DTS (141,29 milliards de FCFA) l’année précédente. Ces charges comprennent principalement les commissions versées par la Banque centrale ainsi que les charges d’intérêts liées aux dispositifs du Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC), de l’Instrument de Financement Rapide (IFR) et de l’Accord de confirmation.

Par ailleurs, la rémunération versée par le FMI aux États membres de l’UEMOA — correspondant aux intérêts sur les avoirs et à la rémunération de la position de réserve — a également connu une baisse. Elle est passée de 102,98 millions de DTS (83,22 milliards de FCFA) en 2023 à 89,97 millions de DTS (74,14 milliards de FCFA) en 2024, enregistrant une contraction de 13,01 millions de DTS.

Toujours selon L’As, sept des huit pays membres de l’Union — à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Niger, le Sénégal et le Togo — ont poursuivi en 2024 la mise en œuvre de leurs accords avec le FMI. Le Togo, qui n’était plus sous programme depuis 2020, a renoué avec l’institution de Bretton Woods en mars 2024 à travers un programme économique et financier appuyé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC).

Ce retour sous programme vise, entre autres, à renforcer la stabilité macroéconomique du pays et à assurer la viabilité de sa dette, tout en soutenant les initiatives de réduction de la pauvreté. Ce nouvel accord avec le FMI illustre les efforts engagés par les pays de l’UEMOA pour restaurer l’équilibre de leurs finances publiques dans un contexte international incertain.

En ce qui concerne l’intégration régionale, l’évaluation des performances macroéconomiques des États membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conformément aux dispositions du Pacte de convergence adopté en juin 2021, fait apparaître que les pays membres de l’UEMOA n’ont toujours pas respecté l’ensemble des critères de convergence de premier rang en 2024.

L’As rapporte que cette situation s’explique principalement par la persistance de déficits budgétaires élevés, aggravés par un environnement économique difficile. La plupart des États membres ont vu leurs efforts de consolidation budgétaire compromis par des chocs externes, des dépenses de sécurité en hausse et un niveau élevé de subventions sociales.

Au titre du Programme de monnaie unique de la CEDEAO, il a toutefois été noté une accélération de la mise en œuvre des activités identifiées dans la feuille de route de l’Éco, la future monnaie régionale. Plusieurs initiatives ont été lancées pour harmoniser les politiques économiques et financières, mais la concrétisation du projet reste tributaire du respect des engagements par les différents États.

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