Le ministère des Finances et du Budget a publié son rapport d’exécution budgétaire à mi-parcours de l’année 2025. Les résultats traduisent une situation globalement maîtrisée, portée par la dynamique des hydrocarbures, mais marquée aussi par des retards dans les investissements et des fragilités persistantes au niveau du secteur parapublic.
Au premier trimestre, l’économie sénégalaise a enregistré une croissance record de 12,1%, tirée par la montée en puissance de la production pétrolière et gazière. Une performance exceptionnelle dans un contexte mondial contrasté, où les grandes économies comme les États-Unis et la zone euro affichent une reprise beaucoup plus modérée.
Les recettes budgétaires atteignent 2 226 milliards de FCFA à fin juin, soit près de la moitié de l’objectif annuel. Les impôts directs, notamment l’impôt sur les sociétés (392 milliards), progressent fortement grâce aux revenus liés aux hydrocarbures. En revanche, les dons budgétaires se limitent à 19 milliards, soit à peine 8% de l’objectif fixé, révélant une faible contribution des partenaires extérieurs.
Du côté des dépenses, la tendance est marquée par un poids croissant du fonctionnement. Les dépenses totales s’élèvent à 2 814 milliards de FCFA, avec un niveau soutenu pour les charges récurrentes (salaires, transferts sociaux), exécutées à hauteur de 50% des prévisions. En revanche, les dépenses d’investissement accusent un net retard, avec seulement 30% de réalisation, ce qui pourrait ralentir certains projets structurants en matière d’infrastructures et de développement territorial.
Le déficit budgétaire atteint 588 milliards de FCFA, soit un tiers de l’objectif annuel. Il est couvert par des financements, essentiellement d’origine interne, notamment auprès des banques locales. Si cette stratégie garantit la continuité de l’action publique, elle comporte aussi un risque : celui de réduire la capacité des banques à financer davantage le secteur privé.
Le secteur parapublic demeure le maillon faible. Le rapport souligne une faible exécution budgétaire (30%) et un endettement élevé, estimé à 820 milliards de FCFA. Une situation qui appelle à un renforcement de la discipline financière et de la gouvernance dans les entreprises publiques.
À mi-parcours, les finances publiques affichent donc une stabilité certaine, mais les défis demeurent. Le Sénégal devra accélérer ses investissements, diversifier ses recettes au-delà des hydrocarbures et renforcer la performance de son secteur parapublic. L’enjeu central reste le même : transformer cette croissance exceptionnelle en résultats tangibles pour les citoyens, qu’il s’agisse de l’emploi, du pouvoir d’achat ou des infrastructures de base.
el faye