Exploitation minière en haute mer : L’alerte des Journalistes pour la Pêche Responsable et l’Environnement

Exploitation minière en haute mer : L’alerte des Journalistes pour la Pêche Responsable et l’Environnement

Au moment où des dirigeants du monde se réunissent actuellement au niveau de l’Autorité Internationale des Fonds Marins à Kingston, en Jamaïque, Les Journalistes pour la Pêche Responsable et l’Environnement (JRFE), appellent les gouvernements africains à se lever et à joindre leur voix à l’appel à l’interdiction, au moratoire ou à une pause de précaution concernant l’exploitation minière en haute mer. C’est du moins ce que nous apprend Charles Smith, Spécialiste en communication pour le développement, Co-fondateur et Responsable des partenariats chez JRFE, lors d’une conférence de presse sur l’exploitation minière en haute mer organisée à Cape Coast, au Ghana.

L’alerte d’une importance capitale car, selon notre source, « le plancher océanique profond est reconnu comme un patrimoine commun de l’humanité et un lieu de grande importance culturelle, au-delà de son rôle d’habitat pour des espèces rares à croissance lente depuis des millions d’années ». « L’article 136 de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (UNCLOS) décrit le fond marin au-delà des juridictions nationales comme le « Patrimoine commun de l’humanité », et la Déclaration de 1970 sur les principes régissant les fonds marins au-delà des limites de la juridiction nationale (Résolution 2749 de l’Assemblée Générale de l’ONU) souligne que l’exploration et l’exploitation doivent être menées au bénéfice de tous les pays, avec une attention particulière pour les nations en développement », explique-t-il.

De l’avis de Charles Smith, les préoccupations concernant l’exploitation minière en haute mer non réglementée ont conduit trente-sept pays, ainsi que des scientifiques et des organisations environnementales, à demander un moratoire ou une pause de précaution jusqu’à ce que ces risques soient pleinement compris. » Malheureusement, aucun de ces 37 pays n’est africain », déplore-t-il.

Et pourtant, les conclusions de l’étude commanditée par l’ISA en 2020 sur l’évaluation de l’impact potentiel de l’exploitation des dépôts riches en minéraux dans la zone internationale des grands fonds marins sur les économies des pays déjà engagés dans l’exploitation minière terrestre ont indiqué que huit des 13 pays les plus touchés se trouvent en Afrique, notamment la République Démocratique du Congo, l’Érythrée, le Gabon, la Mauritanie, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe.

« C’est dans ce contexte que le continent ne peut se permettre de manquer l’occasion d’élever sa voix en faveur d’un moratoire ou d’une pause temporaire sur l’exploration en haute mer, car les implications de l’exploitation minière en haute mer (DSM) vont au-delà des risques environnementaux pour inclure des questions de justice économique, de mémoire traditionnelle/culturelle, et de souveraineté sur les ressources mondiales partagées », explique notre source.

Selon lui, l’exploitation minière en haute mer constitue une menace importante pour les écosystèmes marins abyssaux et peut causer des dommages irréversibles aux habitats fragiles et aux espèces rares, dont certaines peuvent mettre des millions d’années pour se rétablir, tout comme elles ont mis des millions d’années pour se former.

« En tant que piliers économiques essentiels pour de nombreuses nations côtières africaines, les pêcheries et les moyens de subsistance côtiers sont déjà confrontés à d’importantes vulnérabilités et leur stabilité est essentielle pour une prospérité à long terme », explique-t-il. Avant d’ajouter : « l’exploitation minière en haute mer présente de sérieux risques pour les stocks de poissons avec la modification des courants océaniques, la perturbation des écosystèmes du fond marin et l’appauvrissement des niveaux d’oxygène ».

« Après 10 ans de négociations, l’Autorité Internationale des Fonds Marins (ISA) n’a toujours pas convenu d’un cadre réglementaire et le progrès dans l’acquisition de connaissances scientifiques sur l’océan profond reste lent. Les scientifiques nous disent fréquemment qu’il n’existe pas suffisamment de données scientifiques sur les écosystèmes des grands fonds et les impacts potentiels de l’exploitation minière en haute mer sur ceux-ci pour créer des réglementations adéquates pour leur protection », déplore Charles Smith.

En tous les cas, jusqu’à présent, explique le membre de JRFE, « l’industrie a essentiellement justifié l’exploitation minière en haute mer en affirmant que nous avions besoin de ces métaux provenant du fond océanique pour alimenter les technologies de la transition verte, en particulier, par exemple, les batteries de véhicules électriques ». Mais, précise-t-il, « un grand nombre de recherches ont démontré que ce n’est pas du tout le cas, principalement parce que les technologies de batteries évoluent vers des matériaux qui ne se trouvent pas dans les grands fonds marins ».

avec Espacedev

administrator

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *