By Les télévisions nationales francophones d’Afrique subsaharienne tirent la sonnette d’alarme. Dans une lettre adressée au président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, un collectif regroupant des chaînes publiques et privées conteste vigoureusement les conditions d’attribution des droits de diffusion de la CAN 2025. Elles dénoncent une répartition jugée « injuste », « discriminatoire » et incompatible avec la vocation populaire du tournoi.
33 matchs seulement sur 52 : l’offre qui fâche
Au cœur du désaccord : l’accès restreint au contenu sportif. Selon le collectif, les chaînes francophones d’Afrique subsaharienne ne se verraient proposer que 33 des 52 matchs de la compétition. Une limitation d’autant plus incompréhensible, affirment-elles, que les télévisions publiques anglophones, ainsi qu’un opérateur de télévision payante étranger au continent, auraient accès à l’intégralité des rencontres.
Les dirigeants des chaînes francophones estiment impossible de justifier auprès de leurs autorités et de leurs téléspectateurs cette offre jugée déséquilibrée, alors que les populations restent très attachées à suivre gratuitement l’ensemble de la CAN sur les chaînes publiques.
La CAN, un rendez-vous au-delà du sport
Dans leur courrier, les chaînes rappellent que la Coupe d’Afrique des Nations ne représente pas seulement une compétition sportive, mais un véritable moment de communion continentale. Elles qualifient la CAN de « fête africaine », synonyme de fierté et d’unité, largement financée par les États du continent et donc par leurs contribuables. Une raison supplémentaire, selon elles, de garantir un accès gratuit et complet au tournoi pour tous les Africains.
Un traitement inégal entre zones linguistiques
Le collectif déplore un traitement nettement moins favorable réservé aux pays francophones, comparé aux pays anglophones et lusophones. Cette disparité alimente, selon eux, l’impression que la politique actuelle vise à « favoriser l’opérateur payant dominant » opérant principalement en Afrique subsaharienne francophone.
Une telle stratégie priverait, selon les chaînes, des millions de téléspectateurs, notamment les plus modestes, de la possibilité de suivre la compétition dans son intégralité, alors même qu’ils en sont les premiers supporters.
Un appel à l’équité et à l’inclusion
Les télévisions francophones exhortent ainsi Patrice Motsepe à revoir les modalités d’attribution des droits TV afin de garantir un traitement équitable. Elles appellent la CAF à préserver la dimension « africaine, populaire et inclusive » de la CAN 2025.
Par cette démarche, le collectif espère ouvrir un dialogue avec l’instance dirigeante du football africain, dans l’espoir d’aboutir à un compromis permettant à tous les publics du continent d’accéder pleinement au plus grand événement sportif d’Afrique.
