Digitalisation de l’état civil : 20 millions d’actes déjà intégrés, le gouvernement accélère les audits

Digitalisation de l’état civil : 20 millions d’actes déjà intégrés, le gouvernement accélère les audits

Le processus de modernisation de l’état civil sénégalais avance à grands pas. Face aux députés, mardi, lors de l’examen du budget 2026 de son ministère, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Balla Fofana, a assuré que la digitalisation des registres s’accompagne systématiquement d’un audit approfondi des données.

“Oui, la digitalisation de l’état civil intègre l’audit des registres en même temps”, a affirmé le ministre, répondant à des interrogations des parlementaires. Il a rappelé que le Sénégal dispose de près de 30 millions d’actes d’état civil – naissances, mariages et décès – pour une population évaluée à 18 millions d’habitants.

À ce jour, 20 millions de pièces ont été numérisées, tandis que 10 millions restent encore à intégrer dans le Registre national de l’état civil (RNEC). Une progression que le gouvernement veut maintenir pour assainir un secteur historiquement marqué par les lenteurs administratives et les risques de fraude.

Un dispositif élargi pour garantir l’accès aux documents

Moussa Balla Fofana a expliqué que la modernisation repose sur un dispositif mis en place avec l’Agence nationale de l’état civil et les ministères de l’Enseignement et de l’Éducation. Il permet notamment à chaque élève dépourvu d’extrait de naissance d’en obtenir un via une procédure spécifique gérée en lien avec les établissements scolaires.

Le ministre a insisté sur les risques persistent liés aux registres papier, citant des cas de fraude de la part de certains administrés qui sollicitent des documents en sachant que leurs données ne sont pas conformes. Il a réaffirmé la nécessité d’une sensibilisation accrue, rappelant la tenue récente de la Semaine de l’état civil, destinée à informer les citoyens sur les enjeux et procédures.

Une application mobile et un cadre légal renforcé

Dans la dynamique de digitalisation, le gouvernement prévoit la mise en place d’une application mobile permettant aux citoyens de demander leurs documents d’état civil à distance. Une innovation qui devrait contribuer à réduire les déplacements, les délais d’obtention et les risques de manipulation des registres papier.

Moussa Balla Fofana a également annoncé la préparation d’un projet de loi encadrant la gestion numérique des données, qui rendra obligatoire l’utilisation du Registre national de l’état civil par toutes les municipalités une fois adopté.

L’harmonisation des outils, la généralisation de la signature électronique et la déclaration numérique des naissances depuis les structures de santé figurent parmi les innovations clés attendues. Ces réformes, selon le ministre, permettront de corriger durablement les dysfonctionnements récurrents du système.

El Faye

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