Dette cachée: Lever l’équivoque pour redémarrer sur de nouvelles bases.

Dette cachée: Lever l’équivoque pour redémarrer sur de nouvelles bases.

Depuis des mois, nous entendons parler de dette cachée et sommes témoins d’échanges aigres-doux sur nos relations avec le FMI. Les dernières informations font état des attentes de l’institution financière d’avoir les éléments constitutifs de cette dette cachée. En tant que profane en la matière, je me souviens des messages dithyrambiques considérant le Sénégal comme le meilleur élève du FMI et le présentant comme l’exemple à suivre. Entre-temps, le cas du Ghana de Nana Akufo-Addo, à son arrivée au pouvoir, s’était illustré par le refus de se soumettre aux conditionnalités, pour ne pas dire au diktat du FMI. Au bout du compte, le président ghanéen a été contraint, vers la fin de son mandat, de renouer avec cette institution. Pourquoi ce revirement d’un pays qui avait misé sur ses capacités nationales et qui disposait de ressources importantes ? Qu’est-ce qui explique un tel revirement alors que le Ghana avait opté pour une politique de promotion locale en taxant au prix fort les produits importés ? Cette option n’avait-elle pas produit les résultats escomptés ? Si Akufo-Addo a quitté le pouvoir, c’est dû en partie à ces tergiversations face à une institution très puissante et capable de vous fermer les robinets. Ce rappel d’un cas particulier nous ramène au sujet qui nous préoccupe aujourd’hui : nos relations avec le FMI et la question de la dette cachée.

La première question porte sur la nature et l’origine de cette dette. Qui l’a contractée et au nom de qui ? Est-ce une dette internationale ou une dette nationale, ou interne ? Porte-t-elle sur les infrastructures et autres réalisations en BOT (Build Operate Transfer) ? Est-ce le résultat des chantiers comme le TER et le BRT, le stade Abdoulaye Wade, de l’autoroute Ila Touba, celle de Dakar-Kaolack ? S’agit-il de dettes contractées pour préparer l’exploitation du gaz et du pétrole ou pour sauver certaines sociétés en perdition ?
Pour l’instant, nous n’avons aucune visibilité sur cette dette, même si nous sommes persuadés qu’elle existe. La question est de savoir qui l’a signée. En principe, le seul habilité à engager sa signature, c’est le ministre des Finances. Si celui-ci, et son domaine de compétence, le Trésor public, ne reconnaissent pas cette dette, elle ne devrait pas être comptabilisée dans les actifs et passifs de l’État. C’est cela la norme. Mais est-ce la réalité du moment ? Toute la question se trouve là. Et il faut la résoudre avant de rétablir nos bonnes relations avec une institution qui semble incontournable, mais dont les décaissements doivent être surveillés de près.

Mamadou KASSÉ
Journaliste


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