C’est dans l’écrin solennel du Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose que s’est tenue, ce jeudi, la cérémonie officielle de remise des prix du Concours général 2025, présidée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye. Une célébration de l’excellence académique, mais aussi un moment fort de réflexion sur l’avenir du système éducatif sénégalais, à l’heure du numérique et de l’intelligence artificielle.
Cette édition du Concours général s’est déroulée sous le thème évocateur : « Transformation humaniste de l’éducation à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle : enjeux, défis et perspectives ». Un cadre de réflexion stratégique, auquel le choix du parrain a donné une résonance particulière. En effet, l’ancien ministre de l’Éducation nationale, André Sonko, a été honoré pour son engagement exemplaire en faveur de l’école publique, des valeurs républicaines et de l’excellence pédagogique.
Le Président salue « l’avenir radieux de la Nation »
Dans son allocution, le Président de la République a tenu à féliciter avec chaleur les lauréats du Concours général, dont la rigueur et l’engagement ont été salués par l’ensemble de la communauté éducative. « Vous incarnez l’avenir radieux de la Nation », a-t-il déclaré, sous les applaudissements d’un parterre composé de ministres, de hauts fonctionnaires, de diplomates, d’enseignants et de familles.
Mais au-delà des éloges, le Chef de l’État a saisi l’occasion pour poser un regard critique sur l’état du système éducatif. Il a notamment déploré la sous-valorisation persistante des disciplines scientifiques, technologiques, du numérique et de la formation professionnelle, qualifiées de « parents pauvres » de l’école sénégalaise.
Dans une dynamique de réforme, Diomaye Faye a annoncé plusieurs mesures pour stimuler l’intérêt des jeunes pour les filières scientifiques et technologiques. Parmi elles, la création, dès la rentrée scolaire 2025-2026, d’un Concours national de Mathématiques, de Sciences et de Technologie, destiné aux élèves du CM2 à la Terminale. Objectif : inciter les élèves à s’orienter vers des disciplines porteuses dans un contexte de mutation rapide des métiers et des compétences.
L’IA au service d’une éducation éthique et souveraine
Revenant sur le thème de la cérémonie, le Président a plaidé pour une transformation humaniste et éthique du système éducatif, intégrant les outils numériques et l’intelligence artificielle de manière responsable. « L’école sénégalaise doit embrasser les innovations sans perdre son âme », a-t-il averti, insistant sur la nécessité d’une souveraineté numérique fondée sur une recherche locale et une régulation éthique. Il a également mis en garde contre les dérives potentielles de l’IA, telles que la violation de la vie privée ou la reproduction des inégalités sociales.
Une leçon de courage : Pape Natango Mbaye honoré
Moment fort et émouvant de la cérémonie : la remise de la première “Médaille Gaïndé de la Performance” à Pape Natango Mbaye, jeune bachelier au parcours extraordinaire. En situation de handicap, ce dernier a décroché son baccalauréat avec mention Bien, en écrivant tous ses examens avec ses pieds.
Une performance saluée par toute l’assemblée et récompensée par le Président lui-même, qui a tenu à souligner « l’incroyable leçon de persévérance, de dignité et de dépassement de soi » incarnée par ce jeune homme. Un symbole de résilience qui incarne les valeurs profondes de l’école sénégalaise.
Cette édition du Concours général aura ainsi permis de conjuguer tradition républicaine, reconnaissance du mérite et regard résolument tourné vers l’avenir. Le message du Chef de l’État est clair : l’excellence ne peut être atteinte sans équité, ni innovation sans éthique. Et l’école sénégalaise, pour rester le creuset de citoyens éclairés, devra désormais s’ancrer dans les réalités technologiques, tout en cultivant les valeurs qui font sa force.
El Faye