Une étude »transversale analytique » réalisée entre janvier et décembre 2023 au service de cancérologie du Centre Hospitalier National Dalal Jamm, fait état d’une prévalence de l’anxiété de 30,3% et celle de la dépression de 26,2% chez les proches aidants des patients admis dans ledit service.
L’étude dont l’APS a eu connaissance a concerné 122 proches aide-malades, dont l’âge médian était de 35 ans (27-43) avec des extrêmes de 16 à 70 ans. Elle précise que 63,1 % étaient des femmes. La prévalence de l’anxiété était de 30,3 % et celle de la dépression de 26,2 %.
L’étude a été réalisée par le psychiatre El Hadji Makhtar Ba, Amacoumba Fall, interne en cancérologie et Sidy Ka chef de service de cancérologie à l’hôpital Dalal Jamm.
»Le cancer est une maladie chronique et complexe. Elle affecte profondément non seulement les patients, mais également leur entourage, en particulier les proches aidants. Ces derniers, en jouant un rôle central dans l’accompagnement physique, émotionnel et organisationnel des patients, font face à une charge psychologique considérable, souvent marquée par l’anxiété et la dépression », note le rapport de l’étude.
Les jeunes de moins de 35 ans présentaient plus d’anxiété (36,7 % contre 23,3 %), tandis que la dépression était plus fréquente chez les aidants de 35 ans et plus (29 % contre 23,3 %), souligne le document.
La même source soulignent que les femmes étaient significativement plus touchées que les hommes, avec des taux d’anxiété et de dépression de 35,1 % et 32,5 %, contre 22,2 % et 15,6 % chez les hommes.
Les médecins notent que ‘’les enfants des patients étaient les plus exposés, avec des prévalences d’anxiété et de dépression de 35,3 % et 31,4 %, tandis que les fonctionnaires et employés privés présentaient les taux d’anxiété les plus élevés (62,5 % et 43,8 %)’’.
‘’Notre objectif était d’étudier les facteurs prédictifs des troubles anxieux et dépressifs chez les proches aidants des patients hospitalisés en cancérologie’’, expliquent les auteurs de l’étude.
Ils soulignent dans le document que les critères d’inclusion étaient d’être un accompagnant principal d’un patient en fin de séjour hospitalier.
‘’Les proches aidants étaient interrogés en fin de séjour hospitalier. L’anxiété et la dépression étaient évaluées avec l’échelle HADS (Hospital Anxiety and Depression Scale).
Les autres variables étudiées étaient les variables sociodémographiques des patients et des proches-aidants, et les variables relatives au séjour intra-hospitalier des proches aidants’’, selon les auteurs de l’étude.
Ils sont arrivés à la conclusion que l’anxiété et la dépression constituent un problème majeur de santé mentale chez les proches-aidants en cancérologie.
»A cet effet, un accompagnement psychologique spécialisé devrait être systématiquement apporté à tout proche aidant d’un patient hospitalisé en cancérologie’’, recommande le rapport.
Avec APS