Le gouvernement sénégalais a finalement tranché pour mettre fin à la crise des bourses qui paralysait l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) depuis plusieurs semaines. À l’issue d’intenses discussions entre le ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr Daouda Ngom, le directeur des Bourses, Jean Amédé Diatta, et le Collectif des étudiants de l’UCAD, un ensemble de mesures financières et administratives a été adopté. Selon un communiqué de la Direction des bourses, l’État mobilise 3,83 milliards FCFA pour résorber les retards et régulariser les allocations en souffrance.
La première décision concerne le paiement intégral de la bourse de Master 1 au titre de l’année académique 2025/2026, ainsi que celle de Master II pour 2026/2027. Une enveloppe exceptionnelle permettra également de solder les retards accumulés par 12.238 étudiants, qui recevront chacun 115.000 FCFA, en plus des 24 mois réglementaires normalement prévus pour les bénéficiaires.
Les étudiants inscrits en Master II figurent parmi les grands bénéficiaires des nouvelles dispositions. Pour ceux en phase de soutenance ou qui finalisent leur formation, une somme globale de 390.000 FCFA sera versée, correspondant à six mois d’allocations calculées à raison de 65.000 FCFA par mois, de février à juillet 2026. Par ailleurs, un paiement de 300.000 FCFA est prévu début février 2026 afin de couvrir les allocations non perçues jusqu’ici. Le gouvernement annonce également que les subventions de mémoire, fixées à 150.000 FCFA par étudiant, seront versées dès janvier 2026.
Dans ce plan de sortie de crise, le premier paiement de l’année universitaire 2025/2026 sera effectué sans attendre les résultats de l’année précédente. Cela inclut les allocations des mois d’octobre et novembre, ainsi que le trousseau universitaire. Toutefois, ce dispositif connaît des exceptions : les redoublants, les étudiants âgés de 30 ans et plus, ainsi que ceux dont les listes ont été transmises après le 20 octobre 2025, ne sont pas concernés.
Ces annonces interviennent dans un contexte social tendu à l’UCAD, où plusieurs assemblées générales avaient dégénéré en mouvements de protestation, parfois marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre. L’État, qui souhaite un retour rapide à la normale, appelle les étudiants à reprendre immédiatement les cours afin d’éviter un prolongement de l’année académique.
Le ministère de l’Enseignement supérieur indique, par ailleurs, que les négociations ne s’arrêtent pas là. Des concertations seront poursuivies avec les amicales et l’ensemble des parties prenantes pour actualiser les textes régissant les allocations et bourses universitaires avant la fin du premier semestre 2026. Une démarche censée mettre fin aux récurrents blocages qui jalonnent chaque année universitaire.
Avec ce plan financier d’envergure, le gouvernement tente de rassurer une communauté estudiantine confrontée à une précarité croissante. Reste à savoir si ces engagements suffiront à rétablir la confiance et à garantir un fonctionnement académique stable dans les mois à venir.
El Faye

