La décadence des résultats au baccalauréat de la série L’ est un message de détresse lancé aux autorités éducatives. Cette série accueille aujourd’hui des élèves qui n’ont pas le choix ou les prérequis nécessaires pour intégrer la série L2 ou S, ce qui fait de cette filière une classe des « sans-série » ou encore une « série neutre ». C’est un constat amer qui résulte de plusieurs facteurs. Dans la plupart des établissements, l’orientation en L’ se fait sur la base non pas de la performance mais de la contre-performance.
Par conséquent, la plupart des apprenants ne sont pas orientés mais désorientés, puisque leur profil est adapté à une filière inexistante dans le circuit scolaire.Le mal se trouve dans le système, provoquant une contagion sans précédent. Dans certains cas, c’est l’administration scolaire qui est au banc des accusés car les critères d’orientation en fonction du profil de l’apprenant sont rarement respectés, ce qui provoque une dévalorisation de cette filière perçue comme moins prestigieuse. En outre, les contenus des programmes ne sont pas flexibles face aux réalités sociales et aux défis contemporains, incluant les technologies de l’information et de la communication. Globalement, c’est le même constat pour les séries littéraires, qui ferment souvent la marche au niveau des résultats au baccalauréat.L’impératif de l’orientation est devenu un obstacle.
C’est le système éducatif qui pose problème. On demande à des intelligences inégales d’accomplir les mêmes tâches. « Tout le monde est un génie », disait Albert Einstein, « mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide. » Il faut une refonte du système axée sur la formation professionnelle dès le BFEM pour certains et vers la poursuite de la spécialisation pour d’autres.Des recommandations de réformes ont été proposées, mais au-delà des mots au bout des lèvres, il n’y a rien de probant.
MALICK MBODJ
ENSEIGNANT