Audit des finances publiques : L’APR dénonce un « attentat contre le Sénégal » orchestré par Ousmane Sonko

Audit des finances publiques : L’APR dénonce un « attentat contre le Sénégal » orchestré par Ousmane Sonko

La publication du rapport de la Cour des Comptes sur l’audit des finances publiques entre 2019 et 2024 continue de susciter des remous politiques au Sénégal. Dans une déclaration au vitriol, l’Alliance pour la République (APR) dénonce une « machination politicienne » visant à discréditer la gestion précédente et à masquer les échecs du gouvernement actuel.

Une instrumentalisation de la Cour des Comptes ?

L’APR estime que la Cour des Comptes a été contrainte de valider un rapport orienté, élaboré par les services de l’Inspection générale des finances (IGF) sous la pression du Premier ministre Ousmane Sonko. Selon le parti de l’ancien président Macky Sall, la mission d’audit a subi une modification suspecte après sa composition initiale, soulevant des doutes sur son indépendance et la transparence du processus.

L’un des principaux griefs soulevés concerne l’absence du respect du principe du contradictoire. « Aucun ancien ministre des finances n’a été entendu, alors que cet exercice aurait permis d’apporter des éléments de réponse aux interpellations soulevées », regrette le communiqué.

Un rapport sans détournements, mais avec des accusations politiques

L’APR souligne que le rapport ne mentionne aucun cas avéré de détournement de fonds, ni de poursuites judiciaires recommandées. Pourtant, le ministre de la Justice a déjà évoqué des poursuites devant la Haute Cour de Justice et le parquet financier. « Par quelle alchimie le gouvernement a-t-il défini des infractions et identifié des personnes à juger, alors même que la Cour ne recommande rien de tel ? » interroge le texte.

Par ailleurs, le parti rappelle que la Cour des Comptes avait validé les comptes de l’État à travers la certification des lois de règlement de 2019 à 2023. Or, aujourd’hui, seule la Chambre des affaires budgétaires et financières semble remettre en cause ce travail collectif.

Des incohérences méthodologiques relevées

L’APR dénonce également plusieurs incohérences dans l’analyse financière menée par la Cour des Comptes. Parmi celles-ci :

La dette extérieure : Le rapport ne révélerait aucun élément nouveau, alors que la Cour elle-même avait déjà pointé des écarts dans un précédent rapport, curieusement supprimé du site officiel.

Les recettes et dépenses budgétaires : Aucun grief majeur n’a été émis sur la gestion du budget général ni sur les comptes spéciaux du Trésor, ce qui, selon l’APR, contredit les accusations de mauvaise gestion.

Les prêts-projets : La comparaison des montants aurait été effectuée avec les lois de finances initiales au lieu des lois de règlement, ce qui biaiserait les conclusions sur la dette publique.

L’APR critique également la tentative du gouvernement d’intégrer le financement intérieur privé dans le calcul de la dette publique, une pratique inhabituelle qui, selon le parti, vise à alourdir artificiellement le bilan du régime précédent.

Une tentative de diversion du gouvernement ?

Au-delà des aspects techniques, l’APR voit dans ce rapport une nouvelle manœuvre politique d’Ousmane Sonko et de son gouvernement pour détourner l’attention des Sénégalais. « Depuis le 2 avril 2024, ils multiplient les complaintes et les tentatives de justification de leur inaction », fustige le communiqué.

Le parti accuse le Premier ministre d’être dans une « fuite en avant », incapable d’assumer ses responsabilités et préférant s’attaquer aux fonctionnaires de l’État. « Ceux qu’il appelait ‘le système’ sont aujourd’hui les boucs émissaires de son incompétence », déplore l’APR, qui assure que l’administration sénégalaise est composée de « républicains et de patriotes » engagés au service du pays.

Un appel à la vigilance

L’APR met en garde contre une tentative de « destruction des institutions » orchestrée par Ousmane Sonko, qu’il accuse d’avoir déjà mis en péril l’unité nationale lors des violences politiques des années précédentes. « Après avoir promu l’insurrection, provoqué la mort de dizaines de jeunes, il veut maintenant gouverner dans le mensonge et la manipulation », accuse le communiqué.

En conclusion, le parti appelle l’opinion nationale et internationale à ne pas se laisser tromper par ce qu’il qualifie de « supercherie ». Il exhorte les fonctionnaires de l’État à ne pas céder aux pressions politiques et à rester fidèles à leur mission républicaine.

Avec cette déclaration offensive, l’APR montre sa volonté de défendre son bilan face à un gouvernement qu’il accuse de chercher des boucs émissaires pour masquer ses propres insuffisances. Reste à voir si ces critiques trouveront un écho auprès de l’opinion publique sénégalaise.

letemerair.com

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