By Le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, M. Amadou Moustapha Ndieck Sarré, s’est exprimé dimanche juin lors d’une intervention sur Opinion libre Tv portant sur la ligne diplomatique du gouvernement et plusieurs réformes récentes. Dans un discours franc, il a réaffirmé la volonté du Président de la République, Basirou Diomaye Faye, et du Premier ministre Ousmane Sonko d’ancrer le Sénégal dans une dynamique de souveraineté assumée, de diversification de ses partenaires et de rationalisation budgétaire.
« L’accessibilité fait partie de notre ADN », a d’abord affirmé M. Sarré, insistant sur la proximité constante du gouvernement avec les populations. Selon lui, cette approche de terrain nourrit les grandes décisions politiques, à commencer par le recentrage de la diplomatie sénégalaise. « Les États-Unis sont notre partenaire, mais ils ont leur souveraineté, et nous avons la nôtre », a-t-il rappelé, avant de préciser que le Sénégal est prêt à prendre ses responsabilités si sa dignité est remise en cause, notamment en matière de mobilité internationale.
Une diplomatie plurielle, décomplexée et souveraine
Cette posture, loin d’être une rupture brutale avec l’ordre diplomatique traditionnel, s’inscrit dans une volonté stratégique d’émancipation. Le Premier ministre Ousmane Sonko, en visite récente en Chine, en est un des artisans. « La Chine est un partenaire stratégique, mais il en est de même d’autres pays asiatiques, des pays du Golfe, du Canada, et surtout de nos voisins d’Afrique de l’Ouest », a soutenu le ministre. Il a cité la Guinée, la Côte d’Ivoire ou encore la Sierra Leone comme partenaires essentiels dans un projet de coopération sous-régionale centré sur la transformation locale des ressources minières.
Cette nouvelle vision diplomatique repose sur un principe fondamental : la recherche de partenariats équitables. À ce propos, M. Sarré a tenu à clarifier la position du gouvernement vis-à-vis de la France : « Il ne faut pas croire que la France est écartée. Nous voulons un partenariat gagnant-gagnant, pas une relation entre cavalier et monture. » Le message est clair : le Sénégal entend redéfinir ses alliances à travers une diplomatie de dignité, sans se couper de ses partenaires historiques.
Rationalisation des dépenses publiques et respect des institutions
Interrogé sur l’achat de véhicules pour les députés, une mesure récemment adoptée par l’Assemblée nationale, le porte-parole du gouvernement a tenu à préciser que cette décision relevait entièrement du pouvoir législatif, conformément à la séparation des pouvoirs. Il a néanmoins salué le choix des parlementaires : « Plutôt que d’octroyer 900 000 francs CFA d’indemnités mensuelles sur cinq ans, ce qui revient à 54 millions, l’Assemblée a choisi d’acquérir des véhicules qui resteront sa propriété. »
Cette approche, selon lui, permet non seulement une meilleure traçabilité de l’utilisation des fonds publics, mais assure également une continuité matérielle entre les différentes législatures, puisque les voitures acquises ne deviendront pas la propriété personnelle des députés.
À travers cette déclaration, M. Sarré a voulu mettre en lumière les efforts du gouvernement pour instaurer une gouvernance sobre et vertueuse, en phase avec les attentes citoyennes. Il a également salué la cohérence entre les grandes orientations présidentielles et les initiatives du Premier ministre, soulignant leur volonté commune de faire du Sénégal un pays économiquement autonome, politiquement souverain et socialement équitable.
Selon lui, le message est limpide. » Le Sénégal veut tracer sa propre voie, s’ouvrir à tous ceux qui respectent sa vision, et bâtir des alliances sur la base de l’égalité et de la coopération mutuelle », dit-il. Une ambition qui, selon lui, rencontre une large adhésion populaire malgré les critiques de certains opposants, accusés de privilégier le dénigrement systématique à l’analyse objective.
EL FAYE
