Le ministre de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Cheikh Niang, a indiqué que les autorités militaires de la Guinée-Bissau ont pris l’engagement de restituer le pouvoir aux civils, sans toutefois avancer de date précise. Cette déclaration a été faite dans un entretien accordé au quotidien L’Observateur dans son édition de ce lundi.
Selon le chef de la diplomatie sénégalaise, la prochaine mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans le pays permettra d’y voir plus clair sur les intentions réelles de la junte au pouvoir. Il a exprimé l’espoir que cette mission contribue à définir les modalités et les délais d’un retour effectif à l’ordre constitutionnel.
Cheikh Niang a par ailleurs appelé les autorités militaires bissau-guinéennes à se préparer dès à présent à une coopération franche et totale avec la Cédéao, en vue de la mise en place d’une transition crédible. L’objectif, a-t-il souligné, est de doter la Guinée-Bissau d’une équipe de transition capable de sortir durablement le pays de la crise politique et institutionnelle.
Abordant la position du Sénégal, le ministre a estimé que Dakar doit jouer un rôle actif pour « créer les conditions d’un retour rapide et ordonné à la normalité constitutionnelle » en Guinée-Bissau. Il a mis en garde contre l’instabilité persistante dans le Sahel, qu’il considère comme un facteur de « risque réel de contagion » pour les États côtiers de la sous-région.
Dans cette dynamique, Cheikh Niang a exhorté la Cédéao à renforcer son dispositif de prévention des coups d’État, en affinant davantage ses protocoles d’intervention, y compris sur le plan militaire, afin de les rendre plus prévisibles et dissuasifs.
La Guinée-Bissau est plongée dans une nouvelle crise politique depuis le 26 novembre 2025, date à laquelle le général Horta N’Tam et une faction de l’armée ont renversé le président Umaro Sissoco Embaló, alors que le pays attendait les résultats de l’élection présidentielle. Cette situation continue d’alimenter de vives inquiétudes au sein de la sous-région ouest-africaine.

