Gouvernance PASTEF : Ibrahima Ndiaye dresse un bilan « mitigé » et se dit déçu

Gouvernance PASTEF : Ibrahima Ndiaye dresse un bilan « mitigé » et se dit déçu

Vingt mois après l’arrivée de PASTEF au pouvoir, les premières voix critiques se font entendre au sein même de la majorité. Invité ce dimanche de l’émission Le Grand Jury sur la RFM, Ibrahima Ndiaye, secrétaire général chargé des finances et de la logistique du PRP, allié au pouvoir, a livré une appréciation sévère de l’action gouvernementale, qu’il qualifie sans détour de « mi-figue mi-raisin ».

L’enseignant-chercheur n’a pas caché sa déception. « Au bout de deux ans de pouvoir, précisément vingt mois, le bilan est mitigé. Par rapport aux sacrifices consentis, je suis déçu », a-t-il déclaré. Il rappelle que son parti avait fait le choix d’accompagner PASTEF autour d’idéaux forts, notamment la consolidation de l’État de droit, la lutte contre la vie chère et la transformation structurelle de l’économie.

Pour Ibrahima Ndiaye, ces ambitions ont été freinées par des dysfonctionnements notables dans la gestion du pouvoir. Il pointe en particulier les choix opérés dans les nominations à des postes stratégiques. « On a confié des responsabilités à des personnes qui ne maîtrisent pas les enjeux du moment. Une seule signature peut suffire à mettre à terre une entreprise forte de vingt-cinq ans d’existence », a-t-il averti, dénonçant ce qu’il considère comme un problème majeur de sélection des hommes et des femmes appelés à diriger.

L’universitaire a également élargi sa critique à l’élite intellectuelle sénégalaise, qu’il accuse de passivité face aux difficultés actuelles du pays. Selon lui, de nombreuses compétences existent, mais restent silencieuses. « Il y a des gens qui ont des solutions et qui sont pourtant dans la torpeur », a-t-il regretté, appelant les intellectuels à jouer pleinement leur rôle. « Un intellectuel doit s’assumer et dire la vérité, même quand elle dérange », a-t-il insisté.

Ces prises de position ravivent le débat sur la gouvernance de PASTEF et sur l’écart entre les attentes suscitées par l’alternance et la réalité de l’exercice du pouvoir, dans un contexte national marqué par de fortes tensions sociales et économiques.

el faye

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