By Le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) a ordonné, le 15 décembre dernier, une expertise médicale complémentaire concernant Mabintou Diaby, épouse du journaliste Madiambal Diagne. Incarcérée depuis fin septembre, elle est mise en cause dans une enquête portant sur des transactions financières jugées suspectes, révélées par un rapport de la CENTIF relatif à l’exécution d’un marché public estimé à 21 milliards de francs CFA.
Selon L’Observateur, cette décision vise à permettre au juge de statuer en toute connaissance de cause sur la compatibilité de l’état de santé de la prévenue avec son maintien en détention. Une étape décisive, même si elle ne préjuge pas encore de l’issue de la procédure.
Pour la défense, il s’agit néanmoins d’une avancée notable. Le 21 octobre dernier, les avocats de Mme Diagne avaient introduit une requête aux fins d’expertise médicale, restée jusque-là sans suite. « Son dossier médical est insuffisant. Nous souhaitons qu’elle soit examinée par des spécialistes de sa pathologie, d’où notre demande d’une expertise plus approfondie », a confié l’un de ses conseils à L’Observateur, après notification de l’ordonnance.
D’après Le Quotidien, la décision du président du Collège des juges d’instruction du PJF a été transmise aussi bien à la défense qu’à l’Agent judiciaire de l’État (AJE). Les deux parties disposent d’un délai de trois jours pour formuler leurs observations.
Mabintou Diagne est poursuivie pour association de malfaiteurs, escroquerie portant sur des deniers publics et blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé. Elle avait été arrêtée en même temps que deux enfants de Madiambal Diagne – dont l’un a bénéficié d’une liberté provisoire – ainsi qu’un proche de la famille. Ces arrestations sont intervenues peu après le départ du journaliste pour la France, alors qu’il affirme n’avoir jamais reçu notification d’une interdiction de sortie du territoire. Madiambal Diagne fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrêt assorti d’une demande d’extradition.
Moins d’un mois après son retour en détention, Mme Diagne a été transférée à l’hôpital Principal, puis admise au Pavillon spécial. Ses avocats, soutenus par des défenseurs des droits humains, plaident pour sa mise en liberté, invoquant un état de santé qu’ils jugent incompatible avec la détention carcérale.
El Faye
