CAN 2026 : les impairs d’une préparation administrative

CAN 2026 : les impairs d’une préparation administrative

À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations, le Sénégal donne l’impression de naviguer sans véritable boussole administrative. Absence de feuille de route, faiblesse du marketing, mobilisation insuffisante des médias et dépendance excessive à l’État : analyse des principales failles d’une préparation qui interroge.

Une préparation sans feuille de route claire

Premier constat : la Fédération sénégalaise de football n’a toujours pas présenté de feuille de route officielle.
Aucune vision globale ne permet de comprendre comment seront mobilisés l’entourage des Lions, les supporters, les journalistes ou encore les partenaires.

Résultat : chaque acteur semble agir de manière isolée, sans cadre de cohérence. Or, une CAN ne se prépare pas uniquement sur le terrain. Elle exige une dynamique collective forte, capable de fédérer toutes les énergies autour de l’équipe nationale.

Une stratégie financière peu proactive

Autre faiblesse majeure : la mobilisation des ressources financières.
La fédération semble attendre, comme souvent, une prise en charge quasi exclusive de l’État, parfois à la dernière minute.

Pourtant, des solutions existaient. L’organisation d’un dîner de gala avec les sponsors, par exemple, aurait permis :

de valoriser les partenaires officiels ;

d’impliquer davantage les leaders économiques ;

d’ouvrir des opportunités aux sponsors secondaires via l’achat d’espaces de visibilité.

Une telle initiative aurait non seulement renforcé les finances de la fédération, mais aussi amélioré les conditions de participation de l’équipe nationale.

Marketing et merchandising : le grand vide

Sur le plan du marketing et du merchandising, le constat est tout aussi préoccupant.
À ce stade, les produits dérivés de la CAN sont quasiment invisibles : ni nouveaux maillots, ni équipements, ni supports de communication à grande échelle.

Certes, il existe un espace de vente au niveau de la fédération, mais celui-ci reste marginal. Rien de comparable aux grands espaces commerciaux comme la Foire internationale de Dakar, qui auraient pu servir de vitrines populaires pour le label Sénégal.

Le merchandising, pourtant important levier de mobilisation et de revenus, reste largement sous-exploité.

Une presse tenue à l’écart

Dans une compétition de cette envergure, la presse est un acteur stratégique.
Or, aucun cadre formel de concertation n’a été mis en place entre la fédération et les médias.

Sans échanges préalables, il devient difficile pour la presse d’accompagner efficacement la dynamique autour de l’équipe nationale, d’expliquer les choix et de porter l’élan populaire attendu avant une CAN.

Une communication institutionnelle mal maîtrisée

Enfin, la présentation de la liste des joueurs a été confiée à un partenaire privé.
Le choix, en soi, peut se défendre. Mais il aurait dû être expliqué. Traditionnellement, cette annonce se faisait dans un cadre institutionnel ou neutre, favorisant une large mobilisation des journalistes et des acteurs du football.

En optant pour un acteur évoluant dans un secteur concurrentiel, la fédération a involontairement exclu d’autres partenaires, alimentant des incompréhensions évitables.

Une CAN qui se prépare aussi en dehors du terrain

La CAN ne se gagne pas uniquement avec du talent et de la tactique.
Elle se prépare également par une organisation rigoureuse, une communication maîtrisée et une mobilisation intelligente des ressources et des acteurs.

À quelques jours du tournoi, ces manquements administratifs interrogent et méritent d’être corrigés rapidement, afin que les Lions puissent évoluer dans un environnement à la hauteur de leurs ambitions.

Mamadou Kassé

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