By L’ambassadrice de France au Sénégal, Mme Christine Fages, s’est prononcée sur l’état des relations entre Dakar et Paris, dans un contexte politique marqué par l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye. Selon la diplomate française, les relations bilatérales sont aujourd’hui « excellentes », denses et multiformes, et s’inscrivent dans une dynamique de renforcement fondée sur des intérêts partagés et une vision renouvelée du partenariat.
Interrogée sur la nature de cette coopération, Mme Fages a tenu à dépasser une lecture strictement interétatique des relations entre les deux pays. « Les relations Sénégal–France ne se résument pas aux échanges entre gouvernements. Ce sont aussi des relations de population à population », a-t-elle souligné. Elle a notamment évoqué la coopération entre organisations non gouvernementales, les partenariats de coopération décentralisée entre collectivités locales, ainsi que les liens humains profonds nourris par la présence d’importantes diasporas sénégalaises en France et française au Sénégal. « La relation bilatérale est un ensemble qui se construit à plusieurs niveaux », a-t-elle insisté.
L’ambassadrice a également mis en avant la convergence des visions stratégiques portées par les deux pays, citant l’Agenda Sénégal 2050 et l’agenda de transformation défendu par le président français Emmanuel Macron. Selon elle, ces cadres de référence « se répondent sur de nombreux axes », ouvrant la voie à une coopération résolument tournée vers l’avenir. C’est dans cet esprit que les deux chefs d’État ont convenu d’insuffler « une impulsion nouvelle » à la relation bilatérale.
Revenant sur la notion de « partenariat rénové », régulièrement invoquée par le président Bassirou Diomaye Faye, Christine Fages a estimé que toute relation bilatérale doit nécessairement évoluer avec les mutations du monde. « Une relation bilatérale repose sur la rencontre d’intérêts stratégiques communs. Or, les défis d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’il y a trente ans », a-t-elle expliqué, citant notamment le changement climatique et les vulnérabilités spécifiques des pays côtiers, longtemps absentes des agendas diplomatiques traditionnels. À ses yeux, un partenariat rénové implique donc une réévaluation constante des priorités afin de répondre aux enjeux contemporains et de servir l’intérêt général des deux nations.
Enfin, l’ambassadrice a insisté sur le rôle central de la confiance dans l’évolution du dialogue entre Dakar et Paris. « Il faut être capables de se dire les choses, y compris d’accepter de ne pas être d’accord », a-t-elle affirmé. Elle a rappelé, à ce titre, les propos tenus par le président Bassirou Diomaye Faye lors du MEDF de septembre 2025, appelant à « se délester des pesanteurs de l’histoire, dialoguer, surmonter les obstacles et bâtir ensemble les fondements d’un partenariat rénovateur et mutuellement bénéfique ». Une formule que Mme Fages juge parfaitement alignée avec la vision commune des deux chefs d’État.
El Faye
