a problématique de l’audit des chantiers et travaux inachevés et le changement de paradigme dans le pilotage de la réalisation optimale des infrastructures publiques constutuent les enjeux majeurs de la bonne gouvernance. Il est, en effet constaté, depuis plusieurs années, un nombre important de chantiers inachevés dans plusieurs localités du Sénégal. Dans les secteurs de l’enseignement supérieur, de l’éducation, de la formation professionnelle et technique, de la santé, de l’énergie, de l’assainissement, des routes et des sports, des retards et des arrêts de travaux sont constatés. Les raisons invoquées par les uns et les autres vont des lenteurs de décaissements à l’arrêt de la mise en place des fonds en passant par les contraintes liées à la realisation des avenants, aux intempéries, etc. D’où l’urgence de procéder à un recensement exhaustif des projets de construction inachevés et d’envisager proposer les voies et moyens de restructuration et de relance desdits chantiers, dans le respect du code des marchés publics. La mutualisation des interventions des projets et programmes sera t-elle la panacée pour sortir de cet engrenage?
Depuis l’indépendance, les gouvernements successifs ont entrepris des travaux de construction et de modernisation des infrastructures sous diverses formes et partout dans le pays. Les sevices des travaux publics, en régie ou en collaboration avec les sociétés privées, ont construit des routes, des écoles et des structures de santé. D’autres comme la SONATEL et ORANGE pour le téléphone, la SONES, la SDE devenue Sen- Eau pour l’eau potable et l’onas pour l’eau et l’assainissement, la SENELEC pour l’électricité, ont entrepris de nombreux travaux.
L’Etat s’est beaucoup endetté ou à engagé sa signature pour la réalisation de ces infrastructures. Mais, ces chantiers sont souvent inachevés, repris ou remplacés par de nouveaux chantiers sans tenir compte de la durée de vie de l’infrastructure.
Cette situation oblige l’Etat à s’endetter continuellement pour reprendre les chantiers. Le Sénégal perd ainsi beaucoup d’argent du fait de cette reprise systématique des travaux sans tenir compte du temps d’amortissement.Parfois, ce sont les sociétés concessionnaires qui interviennent successivement sur certains chantiers engendrant des dégradations, notamment au niveau des routes. En effet, les passages de ces sociétés se font sans aucun contrôle encore moins un suivi-evaluation, chacune jouant sa participation.
A ce rythme, la durée et vie de l’infrastructure n’est pas toujours garantie et le taux d’achèvement n’est pas assuré. Un même chantier est repris plusieurs fois du fait du télescopage des sociétés y intervenant pour des motifs différents.
Il faut trouver une solution à cet état de faits et permettre à L’Etat de préserver ses maigres ressources. Leproblème de la sédimentation des chantiers est donc un défi majeur pour le Sénégal. Le manque de planification et de coordination entre les différents acteurs impliqués dans les projets, la corruption et les détournements de fonds, le manque de transparence et de responsabilité dans la gestion des projets et le télescopage des sociétés intervenant sur un même chantier.Les conséquences de cet état de faits vont de l’endettement successuf et excesside l’État, la perte de ressources financières importantes, l’absence de résultats concrets pour la population, la dégradation de l’image du pays.
Pour mettre un terme à la gabegie, des solutions sont préconisées, notamment la mise en place un système de planification et de coordination efficace, le renforcement de la transparence et la responsabilité dans la gestion des projets, la mise en place des mécanismes de contrôle et de suivi ainsi que la participation des communautés locales dans les projets.Si le gouvernement a déjà pris des mesures pour résoudre ce problème, notamment en lançant un recensement exhaustif des projets inachevés, il demeure essentiel de poursuivre ces efforts et de mettre en place des solutions durables pour préserver les ressources du pays et améliorer la qualité de vie des Sénégalais.
Mamadou Kassé

