Le président bissau-guinéen évincé, Umaro Sissoco Embaló, a quitté Dakar pour se rendre au Congo, a appris l’APS de source diplomatique sénégalaise, samedi. L’ancien chef de l’État avait été amené au Sénégal à l’initiative des dirigeants de la CEDEAO, après le coup d’État militaire qui l’a écarté du pouvoir mercredi dernier.
Réunis en sommet extraordinaire, en visioconférence, les chefs d’État de la CEDEAO ont fermement condamné la prise de pouvoir par la force et exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.
Ils ont également décidé de mettre en place un comité de médiation restreint, auquel le Sénégal participe. Ce comité se rendra « prochainement » à Bissau pour suivre l’application des mesures arrêtées.
Militaires au pouvoir et processus électoral suspendu
Les putschistes ont annoncé avoir pris le contrôle total du pays, une situation qui devrait « durer jusqu’à nouvel ordre ». Ils ont par ailleurs suspendu le processus électoral, enclenché après le scrutin présidentiel et législatif du dimanche précédent.
La confusion régnait autour des résultats, puisque Umaro Sissoco Embaló et son adversaire Fernando Dias da Costa, candidat indépendant, affirmaient tous deux avoir remporté la présidentielle dont les résultats officiels étaient attendus.
La junte a investi le général Horta N’Tam, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, comme président de la République pour un an.Umaro Sissoco Embaló, au pouvoir depuis 2020 après un passage à la primature, se trouve désormais en exil temporaire, alors que la communauté internationale tente d’éviter une nouvelle crise durable dans ce pays déjà marqué par une longue histoire d’instabilité politique.
El Faye

