C’est un véritable reset institutionnel que vient d’opérer le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Selon des informations exclusives recueillies auprès de la Présidence, les douze membres du nouvel Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) ont été officiellement nommés ce 27 novembre 2025, à l’issue du tout premier appel à candidatures public jamais organisé pour cette institution clé de la gouvernance publiqueCette recomposition marque un changement majeur : le magistrat Moustapha Ka prend la tête de l’OFNAC, succédant à Serigne Bassirou Gueye, premier président de la version dissoute de l’office. Ce basculement symbolique reflète la volonté du Chef de l’État de refonder entièrement l’organe anticorruption, en lui donnant plus d’indépendance et de crédibilité.
Conformément à la loi n°2025-12, les membres du nouvel OFNAC ont été sélectionnés sur la base d’un appel à candidatures lancé le 6 octobre par un Comité indépendant. Le document officiel confirme la réception de 233 dossiers, analysés puis soumis à des auditions pour retenir les profils « présentant les garanties éthiques et professionnelles requises ».Titulaire d’une maîtrise en droit des affaires de l’UCAD et diplômé du Centre de Formation Judiciaire en 1997, Moustapha Ka cumule plus de 20 ans d’expérience dans la justice sénégalaise.Son parcours comprend des postes de substitut du procureur à Dakar et Ziguinchor, avocat général à la Cour d’appel de Dakar, conseiller technique pénal, procureur général adjoint aux Chambres africaines extraordinaires et directeur des Droits humains.Spécialiste reconnu de la criminalité financière, il a formé de nombreux acteurs de la chaîne pénale sur la corruption, le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la traite des personnes, au Sénégal comme à l’international. Sa nomination souligne une volonté de professionnalisation renforcée de l’OFNAC.
La Présidence a également confirmé la nomination de Birahim Seck, ancien président du Forum civil, comme vice-président de l’OFNAC. Homme de conviction et de droiture, Birahim Seck est profondément attaché au bien commun, au service public et à la redevabilité citoyenne.Son engagement a été façonné par l’influence de Mouhamadou Mbodji, figure majeure de la société civile. Au Forum civil, il a laissé l’image d’un militant rigoureux, infatigable dans la promotion de la transparence et de la probité publique. Sa nomination représente la continuité naturelle de son engagement civique.L’OFNAC version refondation s’appuie sur un renouvellement des profils, une ouverture à la société civile et des exigences accrues d’intégrité. Selon la Présidence, cette nouvelle architecture traduit la volonté du Chef de l’État d’installer un OFNAC indépendant, crédible et résolument tourné vers la probité et la préservation de l’intérêt général.Avec cette nomination, l’OFNAC apparaît désormais comme l’un des piliers de la nouvelle gouvernance publique sénégalaise, prêt à renforcer la lutte contre la corruption et à consolider la confiance des citoyens dans les institutions.
El Faye

