Il existe des réformes qui, au-delà de leur portée administrative, ont la force de réparer une injustice historique. La régularisation du statut des agents décisionnaires dans la santé et l’éducation fait partie de ces décisions qui redonnent un sens profond au mot justice sociale.
Durant des années, ces femmes et ces hommes ont servi l’État avec loyauté, souvent dans des conditions difficiles, parfois même précaires, tout en portant sur leurs épaules le fonctionnement quotidien d’écoles, de postes de santé, de collèges, d’hôpitaux et de structures sociales essentielles à nos communautés.
-Un rappel du contexte : une doléance ancienne, une injustice profonde
Depuis plus de deux décennies, les agents décisionnaires — personnel de soutien administratif, technique ou social — réclamaient reconnaissance, équité et dignité. Ils travaillaient aux côtés de fonctionnaires, accomplissaient les mêmes tâches, parfois davantage, mais demeuraient bloqués dans un statut hybride, sans perspectives claires, sans mobilité, sans les garanties pleines et entières qu’offre la fonction publique.
Cette situation a nourri frustrations, démotivation et départs silencieux.
Elle a aussi affaibli des secteurs cruciaux comme la santé et l’éducation, où l’efficacité repose sur l’engagement d’équipes complètes, reconnues et protégées.
Une longue bataille administrative et sociale
Ces agents n’ont jamais cessé de porter leur revendication. Des notes techniques, des rapports syndicaux, des mémorandums régionaux, des audiences avec les autorités successives… La doléance a traversé les années, les régimes et les priorités politiques, sans jamais obtenir satisfaction.
Il a fallu de la persévérance.
Il a fallu surtout que l’administration reconnaisse enfin que le travail réel sur le terrain ne peut plus être ignoré, que l’équité ne peut pas être sélective, et que les secteurs vitaux ne peuvent reposer sur des statuts fragilisés.
-L’aboutissement : la décision qui change tout
Avec cette décision récente du ministère de la Fonction publique, un pas décisif vient d’être franchi : les agents décisionnaires accèdent enfin au statut de fonctionnaires. Ce changement n’est pas qu’un geste administratif. Il incarne :
La reconnaissance du rôle essentiel de ces femmes et hommes dans le service public !
La protection sociale renforcée dont ils bénéficieront désormais. La stabilité professionnelle qui leur permettra d’envisager une carrière digne et évolutive. La cohérence administrative dont la santé, l’éducation et les collectivités avaient besoin.
-Une victoire sociale et institutionnelle
Cette mesure renforce l’équité républicaine. Elle assure que le mérite, la présence effective et le service rendu prévalent sur les approximations héritées du passé. Elle prouve aussi qu’un État peut écouter, comprendre et rectifier.
Dans un contexte où beaucoup doutent parfois de la capacité de l’administration à se réformer, cette avancée sonne comme un signal fort : quand les doléances sont justes, elles finissent par trouver réponse.
-Remerciements et encouragements
Nos remerciements vont au ministère de la Fonction publique pour avoir donné suite à cette revendication historique.
Nos encouragements vont aux équipes techniques, juridiques et administratives qui ont porté cette réforme avec sérieux et sens du devoir.
Et enfin, nos félicitations les plus sincères aux agents décisionnaires devenus aujourd’hui fonctionnaires à part entière, avec tout ce que cela implique de droits, de responsabilités et de dignité retrouvée.
-Un précédent qui doit inspirer
La régularisation de ces agents doit inspirer d’autres réformes en souffrance.
Car la justice sociale n’est jamais un acquis. Elle se conquiert, se protège et se projette. Aujourd’hui, santé et éducation respirent un peu mieux. Demain, d’autres secteurs pourraient suivre.
Cette décision restera comme un modèle :
une doléance ancienne, légitime et constante peut, avec courage et volonté, trouver enfin sa résolution définitive.
Souleymane Seydi, enseignant de formation.

