COP30 : Panel sur les nouvelles frontières de l’innovation climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel

COP30 : Panel sur les nouvelles frontières de l’innovation climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel

En marge de la 30ᵉ Conférence des Parties (COP30), un panel de haut niveau a réuni, samedi15 novembre, à Belém, des chercheurs, des institutions régionales et des partenaires techniques pour explorer les nouvelles frontières de l’innovation climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Organisé conjointement par le programme AICCRA (Accélérer l’impact de la recherche climatique du CGIAR en Afrique) et le Programme Action Climatique du CGIAR (Groupe consultatif international pour la recherche agricole), la session portant sur la thématique « Accélérer la diffusion d’outils puissants fondés sur les données et l’intelligence artificielle, pour renforcer la résilience climatique des petits exploitants agricoles » a mis en lumière le rôle croissant de l’intelligence artificielle (IA) dans la transformation des services climatiques destinés aux producteurs et aux communautés rurales.

Au centre des échanges : la manière dont les technologies émergentes peuvent améliorer l’accès à l’information climatique, renforcer les capacités locales et soutenir l’adaptation face aux impacts croissants du changement climatique. « L’objectif de cette session était de présenter les innovations que le CGIAR développe, mais aussi celles mises en œuvre par les partenaires qui utilisent l’intelligence artificielle pour renforcer les services climatiques », explique Dr Alcade C. Segnon, chercheur à Alliance of Bioversity International and CIAT, et responsable scientifique du programme AICCRA pour l’Afrique de l’Ouest, dans un post sur la page facebook de AGRHYMET.

Face aux sécheresses de plus en plus fréquentes, aux pluies erratiques et aux risques accrus pour les moyens de subsistance, la même source indique que région s’impose progressivement comme un terrain d’expérimentation pour les outils numériques appliqués au climat. Ces outils permettent, entre autres, de mieux anticiper les aléas, de diffuser rapidement les alertes et de guider les décisions agricoles.

La session a débuté par une présentation détaillée de la composante « Informations digitales et services climatiques » de l’Action Climatique du Programme CGIAR. Elle a été suivie d’un panel regroupant une diversité d’acteurs dont le CGIAR, l’ACMAD, l’IWMI, WASCAL, le CILSS via son Centre AGRHYMET, ainsi que d’autres partenaires de l’alliance.

Les échanges ont porté sur les types de partenariats nécessaires pour stimuler l’innovation, les défis liés à la vulgarisation des outils numériques, mais aussi les conditions préalables à une mise à l’échelle réussie des technologies existantes. « Nous avons échangé sur la diffusion de l’information climatique, sur l’inclusion et sur les approches centrées sur les besoins des utilisateurs. Nous avons aussi discuté du rôle du secteur privé et des défis de financement », résume Dr Alcade C. Segnon.

L’intervention de Dr Tinni H. Seydou (CILSS/AGRHYMET CCR-AOS) s’est articulée autour de deux points principaux : la présentation des missions du CILSS en matière de suivi, d’anticipation et de réponse aux chocs climatiques, et l’importance de l’éducation et de l’investissement dans le capital humain pour soutenir l’innovation numérique et l’intelligence artificielle au service de la résilience climatiques en Afrique de l’Ouest et au Sahel.

Il a rappelé les mandats du CILSS et les missions de l’AGRHYMET, qui couvrent la collecte, l’analyse et la valorisation des données climatiques, la production d’informations et d’outils d’aide à la décision la coordination régionale des programmes, ainsi que le renforcement des capacités techniques des États membres.

IA, inclusion et mise à l’échelle : les nouveaux impératifs

Les intervenants ont unanimement souligné l’importance de construire des solutions réellement adaptées aux réalités du terrain. Cela suppose une compréhension fine des besoins des agriculteurs, des éleveurs, des décideurs locaux et des institutions nationales.

L’intelligence artificielle, selon les experts présents, offre des perspectives inédites pour : i) améliorer les prévisions météorologiques locales ; ii) automatiser l’analyse des données climatiques ; iii) diffuser des services personnalisés via le mobile ; iv) réduire le délai entre la production d’une information et son utilisation opérationnelle ; v) traduire les informations en langues locales.

Mais la technologie seule ne suffit pas. La réussite de ces initiatives dépend également de facteurs humains et institutionnels : formation, accessibilité, cadre réglementaire, financement durable et collaboration entre acteurs.

Selon le modérateur du panel Dr Alcade, les enseignements de la session peuvent se résumer à quelques notions structurantes : renforcement des capacités, inclusion, intégration, partenariat et environnement institutionnel favorable. Ces mots clés, affirme-t-il, devront guider les politiques publiques et les investissements futurs si l’Afrique de l’Ouest veut tirer pleinement parti du potentiel offert par les nouvelles technologies.

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