Le Sénégal vient de poser un jalon décisif dans la quête de sa souveraineté sanitaire avec le lancement de Teranga Pharma, une unité industrielle d’un montant de 4 milliards de francs CFA. Ce projet, porté par un collectif d’experts sénégalais en pharmacie, bénéficie du soutien d’investisseurs privés nationaux et d’un partenaire indien, incarnant ainsi un modèle concret de coopération Sud-Sud.
L’ambition est claire : assurer progressivement l’autosuffisance pharmaceutique du pays. L’infrastructure vise à produire localement jusqu’à 75 % des molécules essentielles à la fabrication de médicaments. Une avancée considérable pour réduire la dépendance aux importations, souvent sources de vulnérabilités dans un contexte mondial marqué par des tensions sur les chaînes d’approvisionnement.
Lors de l’inauguration, le ministre en charge du secteur a insisté sur le caractère stratégique de cette initiative : « Il est nécessaire d’assurer la souveraineté pharmaceutique du Sénégal avec audace et courage. » Selon lui, l’industrie pharmaceutique constitue un levier majeur pour la sécurité sanitaire mais aussi pour la croissance économique et la création d’emplois qualifiés.
Le choix de Touba comme site d’implantation n’est pas anodin. La ville, déjà dotée d’une zone industrielle dynamique, consacre 50 hectares exclusivement aux entreprises pharmaceutiques. Cette planification traduit la volonté des autorités de bâtir un véritable hub pharmaceutique national, capable d’attirer d’autres investisseurs et de structurer un écosystème intégré.
Le gouvernement a par ailleurs annoncé des mesures incitatives pour soutenir ce secteur en plein essor. Parmi elles, la valorisation des plantes médicinales locales afin de combiner savoirs traditionnels et technologies modernes, et ainsi développer une offre pharmaceutique adaptée aux besoins du marché africain.
Avec Teranga Pharma, le Sénégal ouvre la voie à une nouvelle ère où souveraineté sanitaire et innovation industrielle avancent main dans la main.
El Faye