Comment intégrer les PME/PMI dans le tissu économique

Comment intégrer les PME/PMI dans le tissu économique

.
Les pme/pmi sont-elles la panacée qui va permettre de résoudre la question de la production, de la productivité et de la création d’emplois ? Au moment où les pays occidentaux misent sur la grande industrie avec toutes ses lourdeurs, tout laisse croire que dans nos petites économies encore fragiles, les PME/PMI sont la solution pour booster l’économie et créer la croissance. En effet, partout dans nos pays, l’exploitation de nos ressources locales, matérielles comme immatérielles, devient un sujet de préoccupation. Une situation exacerbée par le fait que la croissance économique n’arrive pas à rattraper le croît démographique, créant ainsi des déséquilibres structurels. A celà s’ajoute le coût de l’investissement de plus en plus élevé avec des taux d’intérêt prohibitifs pour les pays à faible revenu. Les banques ne prêtent qu’aux riches et celà se vérifie quand il s’agit d’emprunter sur le marché financier international et surtout quand il s’agit de négocier avec les institutions financières internationales.

Lesquelles ne doivent plus être perçues comme des partenaires dès lors que les intérêts du marché sont en jeu. Les Etats n’ont pas d’ami, ils n’ont que des intérêts. On peut en dire autant des institutions financières dont le rôle de conseiller peut parfois être incompatible avec les objectifs de développement de nos pays. Comment faire si l’argent devient rare et se paie cher? Quels types investissements si la grande industrie refuse de s’engager sur le long terme, ne prenant aucun risque d’un investissement lourd, en dehors des hydrocarbures? Quelle alternative à la grosse industrie qui exige, en plus des ressources naturelles, une technologie coûteuse et sophistiquée? Il semble que la première alternative passe par l’investissement dans les PME/PMI, moins coûteuses et socialement plus productives. Si certains pays du bricks, notamment les pays asiatiques, ont réussi leur mue malgré les menaces et injonctions des institutions financières internationales, c’est parce qu’ils ont surtout investi dans les PME/PMI. Pour ce faire ces pays ont d’abord misé sur l’éducation et la formation des jeunes aux métiers immédiatement accessibles. Il ont ensuite formé des techniciens et cadres intermédiaires, des ouvriers qualifiés avant de faire appel à l’expertise scientifique et technique, aux universitaires et à la recherche. Faire l’économie de ce parcours, c’est mettre la charrue avant les boeufs et prendre des sentiers sinueux à la place de la ligne droite, le plus court chemin pour atteindre les objectifs de croissance et de développement. Mais pour y arriver, il nous faut mettre en avant un esprit de méthode et d’organisation, élaborer un plan stratégique avec des objectifs à court, moyen et long terme. Une gestion axée sur les résultats et des missions fixées à chaque secteur, permettrait de respecter la feuille de route sans être soumis à des remises en cause et des rectifications dans la démarche. Pour ce faire, nous devons redéfinir le profils des PME/PMI, les missions assignées et les objectifs de croissance dans un cadre harmonisé. Les PME/PMI sont-elles vue de la même manière en Europe, en Asie et en Afrique ? La première réponse est à priori non. En Afrique la PME/PMI est conçue comme une unité exclusive de fabrication d’un produit prêt à l’emploi.

En dehors de certaines exceptions dans l’agriculture, la plupart des PME/PMI pensent pouvoir vivre toutes seules, grandir et de développer sans le concours des autres. La particularité de la PME/PMI africaine, sénégalaise en particulier est qu’elle produit et vent toute seule sans tenir compte de la chaîne de valeur. C’est ce qui fait aussi sa faiblesse congénitale.
En revanche, en Europe comme en Asie, les PME/PMI font partie de la grande consommation. La chaîne de distribution intègre ces structures dont la fragilité est compensée par la chaîne de valeur industrielle. Dans ces pays, la présence des PME/PMI se manifeste par la solidarité des plus forts qui reçoivent de ces entités des produits, sous produits et intrants. Les grandes surfaces commerciales et les industries s’accommodent bien de la présence de cette offre alternative. Au Japon, en Chine comme dans la plupart des pays européens, les PME/PMI fournissent les composantes de la grande industrie. Comme par le passé, ces produits étaient fabriqués par les familles qui, grace au soutien et à la solidarité des géants de l’industrie, ont développé et modernisé leurs outils de travail. La grande industrie occidentale et asiatique est issue de cette chaîne de valeur qui a révélé la capacité de production des familles de fabricants. Sans exiger de conduire le même schéma, il ne serait donc pas illusoire de s’en inspirer pour faire progresser nos PME/PMI dans le sens de leur intégration dans le tissu économique et social de notre pays.


Il s’agit là d’un constat empirique que m’inspirent mes voyages dans ces pays qui jusque-là demeurent des modèles de croissances. Mamadou KASSÉ journaliste

administrator

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *