L’année 2025 s’illustre comme un tournant majeur dans la gestion des ressources minières au Sénégal. D’après le dernier rapport publié par la Société des mines du Sénégal (SOMISEN SA), les dividendes versés à l’État par les entreprises minières ont atteint 41,4 milliards de francs CFA, soit une progression spectaculaire de 126 % par rapport à la moyenne annuelle des quatre dernières années, qui s’élevait à 18,3 milliards. Cette évolution témoigne d’une meilleure valorisation des participations publiques dans un secteur considéré comme stratégique.
À ces dividendes s’ajoutent les recettes issues de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM), évaluées à 29,5 milliards FCFA, portant le total des revenus miniers perçus par l’État à 70,9 milliards de francs CFA pour l’année 2025. Cette performance exceptionnelle confirme le poids grandissant du secteur extractif dans l’économie nationale.
Déjà en 2023, les dividendes représentaient 8 % des recettes générées par les industries extractives. Une dynamique qui s’est consolidée en 2024, année au cours de laquelle les revenus du secteur ont atteint 236,6 milliards FCFA sur le seul premier semestre. Parmi ces recettes, 225,5 milliards ont été versés directement dans les caisses de l’État, selon les données du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (CN-ITIE).
Le secteur minier en reste le principal moteur. Il a généré 187,4 milliards FCFA, soit 79 % des revenus totaux des industries extractives, loin devant les hydrocarbures. L’or s’impose comme la première ressource, avec une production de plus de 106 000 onces pour une valeur de 154,5 milliards FCFA. Il est suivi par le ciment, avec 2,53 millions de tonnes produites pour 120,6 milliards FCFA, puis l’acide phosphorique, dont les 240 000 tonnes exportées ont rapporté 85,1 milliards FCFA.
Les exportations du secteur extractif ont par ailleurs culminé à 468,4 milliards FCFA au premier semestre 2024, dominées par l’acide phosphorique et l’or.
Au-delà de l’aspect purement financier, les rapports de la SOMISEN et de l’ITIE mettent également en avant les avancées sociales et environnementales. Un montant de 2,57 milliards FCFA a été consacré aux actions sociales durant le premier semestre 2024. En outre, près de 40 % des transactions ont été réalisées avec des entreprises locales, soulignant les progrès notables en matière de contenu local.
Cette montée en puissance du secteur extractif et la meilleure redistribution des revenus qu’elle induit traduisent la volonté des autorités sénégalaises de renforcer la souveraineté nationale sur les ressources naturelles et d’ancrer durablement leurs bénéfices dans l’économie du pays.
el faye