Bonne sortie d’Amara sur les conditions de succès de notre football. Je suis parfaitement en phase avec lui sur la nécessité d’un consensus au sein du staff administratif. Puisque l’élection est incontournable comme moment de sélection, il faut impérativement observer un gentleman’s agreement et respecter les règles du jeu. Une élection est un moment de choix qui doit être rapidement dépassé pour affronter de nouveaux défis.
Si l’on considère que la poursuite du compagnonnage peut se faire sans renouvellement de l’équipe, c’est aux électeurs d’en décider. Si, en revanche, on estime que certains ont fait leur temps et qu’il faut insuffler du sang neuf, il faudra l’admettre en appelant au respect des choix, à condition que nous soyons tous guidés par le souci de faire avancer notre football.
Nous ne devons pas avoir d’agendas cachés avant, pendant ou après l’Assemblée Générale. Vainqueurs comme vaincus doivent s’accorder sur un consensus nécessaire, et l’État doit être assez fort pour garantir la stabilité des équipes nationales qui relèvent de sa responsabilité.
Sous ce rapport, je mise davantage sur l’autorité de l’État, qui mobilise les ressources nationales et engage la crédibilité de notre pays. Aucune autre structure, y compris la fédération, ne peut se substituer à l’État. Toute situation de subversion ou de diversion devrait être bannie de notre football.
Si notre football est resté longtemps sans gagner, c’est aussi parce que les acteurs n’avaient ni l’expérience ni les conditions de réussir en Afrique. Avec la télévision et Internet, nos adversaires, qui se cachaient pour commettre des forfaits sous l’œil complaisant des arbitres, sont en train de disparaître.
En Afrique, nous avons été victimes de notre teranga et de notre tolérance. Si nous réussissons aujourd’hui, ce n’est pas tant grâce à ceux qui ont usé de leur capacité de nuisance et de destruction, mais plutôt parce que le contexte a favorablement évolué.
C’est là une appréciation d’un témoin oculaire, qui a vécu et bien expérimenté le contexte africain, et surtout assisté à de nombreux événements marquants. Bamako, Surulere, Kumasi, Bangui sont gravés dans ma mémoire.
Mamadou KASSÉ