Conférence sur les changements climatiques : Bonn, une étape cruciale sur le chemin de Belém ?

Conférence sur les changements climatiques : Bonn, une étape cruciale sur le chemin de Belém ?

L’édition 2025 des réunions semestrielles de Bonn a été la première rencontre des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) après la clôture mouvementée en novembre 2024 de la Conférence de Bakou, en Azerbaïdjan, au cours de laquelle la plénière avait adopté le Nouvel objectif collectif quantifié de financement climatique. La déception unanime des pays en développement vis-à-vis de ce résultat faisait planer son ombre sur la réunion des organes subsidiaires en ce mois de juin : l’adoption des ordres du jour a été bloquée pendant près de deux jours à cause d’une proposition des Pays en développement animés du même esprit visant à inclure dans les discussions un examen de la mise en œuvre des obligations des pays développés en matière de financement climatique (Article 9.1 de l’Accord de Paris) ainsi que des mesures unilatérales de restriction commerciale. C’est du moins ce que nous apprend un rapport de l’Institut international du développement durable (IISD en anglais), qui date du mois de juin. Selon la même source, si la conférence s’est finalement dépêtrée de cette impasse, elle a néanmoins donné le ton des négociations à suivre. Ainsi, pendant deux semaines, les Parties se sont affrontées à plusieurs reprises au sujet des moyens de mise en œuvre de l’action climatique -cette expression fourre-tout qui englobe le financement, le transfert de technologies et le renforcement des capacités. 

Malgré ces difficultés, quelques avancées ont tout de même eu lieu. Après des années de blocage, note le rapport, « les Parties ont réussi à avancer sur l’examen des dispositions relatives à la transition du Fonds d’adaptation afin qu’il soit mis au service exclusif de l’Accord de Paris ». Suite à un compromis de dernière minute, poursuit-il, « les Parties se sont également entendues sur des orientations pour affiner la liste des indicateurs permettant de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation de l’Objectif mondial d’adaptation ».

Ce compromis repose en partie sur une référence à des « indicateurs relatifs aux moyens de mise en œuvre, destinés à mesurer l’accès, la qualité, le financement pour l’adaptation, et notamment la fourniture », ce qui était une priorité centrale pour les pays en développement qui cherchent à combler le déficit galopant du financement de l’adaptation.

Toutefois, le document nous informe que les négociations relatives aux questions scientifiques sont restées tendues jusqu’à la fin. Ainsi, après un débat intense, il a été convenu de « prendre note » des rapports de l’Organisation météorologique mondiale intitulés État du climat mondial 2024 et Dernier bulletin sur les prévisions annuelles à décennales du climat à l’échelle mondiale, ainsi que des estimations pluri-décennales du réchauffement climatique actuel, qui se situent entre 1,34 et 1,41°C. Plusieurs Parties ont cependant déploré le fait que toute référence à l’objectif de 1,5°C semble constituer une ligne rouge pour certains. Le document souligne qu’aucun accord n’a été trouvé sur le Programme de mise en œuvre des technologies, les Parties ayant des divergences concernant sa contribution à l’exécution de la décision relative au premier Bilan mondial dans le cadre de l’Accord de Paris, en particulier pour ce qui concerne la transition énergétique.

La même source nous révèle que sur de nombreuses questions, les Parties n’ont pas trouvé de résolution proprement dite ; elles se sont plutôt limitées à saisir les progrès réalisés à Bonn pour en faire la base d’un engagement plus poussé à la prochaine réunion qui se tiendra à Belém, au Brésil, en novembre 2025.

En tous les cas, « ces documents présentent différents degrés de maturité : certains se contentent de compiler des propositions, d’autres indiquent déjà de possibles zones de convergence », rapporte le texte. Avant de poursuivre : « Comme jamais auparavant, ces documents étaient truffés de mises en garde indiquant qu’ils ‘’rassemblent des points de vue divergents’’, qu’ils ‘’n’ont pas fait l’objet d’un accord’’, qu’ils ‘’ne reflètent pas un consensus’’, qu’ils ‘’ne sont pas exhaustifs’’, qu’ils ‘’n’ont pas de statut officiel’’, qu’ils ‘’sont sujets à révision’’ et qu’ils ‘’ne sauraient préjuger des opinions des Parties sur aucune des options qu’ils contiennent’’ ni ‘’empêcher les Parties d’exprimer d’autres positions’’ ».

La Conférence de juin 2025 sur le climat s’est déroulée du 16 au 26 juin 2025 au Centre international de conférences de Bonn, en Allemagne. Elle comprenait les 62es réunions de l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI) et de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA), ainsi que de nombreux événements obligatoires et une série d’événements parallèles. Elle a accueilli 9 486 participants inscrits, dont 3 292 délégués des Parties, 2 393 observateurs et 308 envoyés des médias.

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