Présent au Sommet Global Solutions, l’ancien président sénégalais plaide pour une gouvernance mondiale plus juste et inclusive, face aux défis sécuritaires, économiques et climatiques de l’Afrique.
Lors de son intervention au Sommet Global Solutions, Macky Sall a dressé un diagnostic sans concession de l’état du monde. Face à la montée des crises – géopolitiques, économiques, climatiques – et à l’essoufflement des institutions multilatérales, l’ancien chef d’État sénégalais a appelé à une refondation de la gouvernance mondiale. Selon lui, les mécanismes actuels, nés après la Seconde Guerre mondiale, ne répondent plus aux besoins ni aux aspirations des pays du Sud, en particulier du continent africain.
Il a d’abord insisté sur la situation sécuritaire en Afrique, soulignant la persistance des conflits et la montée du terrorisme, notamment au Sahel. Macky Sall a rappelé que les opérations classiques de maintien de la paix ne sont pas adaptées à la lutte antiterroriste. Il a plaidé pour des mandats robustes et des moyens adéquats, intégrés à l’Architecture africaine de paix et de sécurité, avec l’appui des Nations unies et de leurs partenaires. À ses yeux, la stabilité du continent relève de l’intérêt commun et constitue une responsabilité partagée par l’ensemble de la communauté internationale.
Pour un ordre économique et climatique plus équitable
Le second défi évoqué par l’ancien président concerne le développement économique. L’Afrique, riche en ressources naturelles et en capital humain, souffre encore d’un ordre économique international déséquilibré. Macky Sall a dénoncé les pratiques d’optimisation fiscale, les biais des agences de notation et le surcoût du crédit imposé au continent. Il appelle à une réforme de la fiscalité internationale et des mécanismes de financement, estimant que l’Afrique a plus besoin de partenariats justes que d’une aide publique au développement inefficace.
Abordant la question climatique, il a défendu le droit du continent à poursuivre sa croissance sans être pénalisé pour une pollution qu’il n’a pas causée. Il a critiqué les décisions unilatérales telles que l’interdiction du financement des énergies fossiles à l’étranger, tout en défendant l’usage transitoire du gaz comme énergie peu polluante. Macky Sall a également évoqué l’Initiative AAAP pour l’adaptation climatique en Afrique, appelant à son financement massif à hauteur de 25 milliards de dollars pour la période 2026-2030.
L’ancien président sénégalais a plaidé pour une réforme structurelle du multilatéralisme. Il salue l’entrée de l’Union africaine dans le G20, obtenue sous sa présidence de l’UA, et l’octroi d’un troisième siège à l’Afrique au sein du FMI. Il exhorte les autres institutions, telles que le Conseil de sécurité de l’ONU et la Banque mondiale, à suivre cet exemple pour bâtir un multilatéralisme plus représentatif, inclusif et efficace.
Macky Sall conclut son discours par un appel à l’espérance active et collective. « Seul un sursaut lucide et humaniste », affirme-t-il, permettra d’apaiser les tensions et de construire un avenir solidaire, fondé sur des valeurs communes et le respect de la diversité.
el faye