Le CRDP-50 demande la suspension de Jeune Afrique au Sénégal

Le CRDP-50 demande la suspension de Jeune Afrique au Sénégal

Le Cadre de Réflexion Démocratique et Patriotique (CRDP-50), une organisation sénégalaise engagée dans la promotion de la transparence et de la démocratie, a récemment adressé une demande solennelle au gouvernement du Sénégal. Cette demande concerne la suspension temporaire de tous les supports de diffusion du média français Jeune Afrique (JA) sur le territoire sénégalais. Cette requête fait suite à la publication d’un article jugé « tendancieux et volontairement déséquilibré » par le CRDP-50, qui remet en cause la crédibilité d’un rapport de la Cour des comptes du Sénégal sur la situation des finances publiques.

L’article incriminé, rédigé par Thaïs Brouck pour Jeune Afrique, critique le rapport de la Cour des comptes, lequel révèle des irrégularités financières graves sous l’ancien régime de Macky Sall. Selon le rapport, une dette de 7 milliards de dollars aurait été dissimulée, portant la dette totale du pays à près de 100 % du PIB, bien au-delà des 74 % annoncés précédemment. Le CRDP-50 accuse JA de partialité, estimant que le média a pris parti pour l’ancien président et tenté de discréditer une institution constitutionnelle sénégalaise.

Le CRDP-50 souligne que la procédure d’audit a été menée de manière transparente et conforme à la loi, notamment la loi organique sur la Cour des comptes. Le rapport a été supervisé par des personnalités reconnues pour leur intégrité, comme le Premier Président de la Cour, Mamadou Faye, et le Président de la Chambre de discipline financière, Aliou Niane. Le CRDP-50 rejette les allégations de non-respect du principe du contradictoire, affirmant que les entités concernées ont bien eu l’opportunité de transmettre leurs observations.

Le CRDP-50 va plus loin en dénonçant un « modèle économique corrompu » de Jeune Afrique. Selon l’organisation, le média vivrait davantage de contrats avec des États africains que de la vente de ses journaux, se transformant ainsi en outil de communication pour des régimes autoritaires. Le CRDP-50 accuse JA de publier des articles « sponsorisés » et de faire preuve d’un silence complice face aux abus de pouvoir et aux violations des droits humains. Pour le CRDP-50, JA représente un danger pour la souveraineté et la stabilité des États africains, notamment le Sénégal, engagé selon eux dans une voie de transparence et de redevabilité.

Cette demande de suspension intervient dans un contexte politique tendu, où les nouvelles autorités sénégalaises cherchent à affirmer leur légitimité après la transition. Le CRDP-50 appelle à une interdiction temporaire de JA jusqu’à nouvel ordre, arguant que le média a franchi une « ligne rouge ». Cette démarche soulève des questions sur la liberté de la presse et l’équilibre entre le contrôle des médias et la protection des institutions nationales.

el faye

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