By Dans un contexte politique marqué par des tensions post-électorales persistantes, l’Alliance pour la République (APR) et ses alliés sont montés au créneau hier pour défendre l’ancien président Macky Sall, ciblé par une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale par le député Guy Marius Sagna visant à le poursuivre pour « haute trahison ».
Face à cette offensive parlementaire, les figures de l’ancienne majorité présidentielle, à commencer par Amadou Mame Diop, président sortant de l’Assemblée nationale, ont réagi avec fermeté. Selon lui, plusieurs députés du nouveau régime se livrent à des accusations graves et infondées, allant de la dissimulation volontaire de dettes publiques à la manipulation des données macroéconomiques en passant par la sous-estimation du déficit budgétaire. Des assertions que Mame Diop qualifie de « manœuvres politiques » destinées à ternir le bilan du régime précédent.« Ces allégations nécessitent une mise au point factuelle et responsable. L’heure est à la vérité et non à la diffamation », a-t-il déclaré.
Pour répondre à ce qu’elle considère comme une campagne de désinformation, l’APR a mis en place un groupe technique chargé d’examiner minutieusement les données économiques de la fin du mandat de Macky Sall. Cette initiative, selon les responsables du parti, fait suite à une instruction directe de l’ancien président, soucieux de préserver la rigueur budgétaire qui, selon eux, a toujours caractérisé sa gouvernance. « Notre régime a travaillé dans le respect strict des règles budgétaires, conformément à ses engagements avec ses partenaires techniques et financiers, mais surtout envers le peuple sénégalais », a martelé Amadou Mame Diop.
L’APR dénonce une tentative d’effacer le legs de Macky Sall
Le débat ne se limite pas aux chiffres économiques. Sur le terrain politique, Pape Malick Ndour, cadre influent de l’APR, a pris la parole ce jeudi 17 avril pour fustiger les intentions du pouvoir en place, dominé par le parti Pastef. Selon lui, l’actuelle majorité serait engagée dans une entreprise de démolition systématique de la figure de Macky Sall, accusé de tous les maux depuis son départ du pouvoir. « Depuis l’installation du nouveau régime, on assiste à une obsession : salir Macky Sall, gommer son héritage et détourner l’attention des véritables priorités », a dénoncé Pape Malick Ndour.
L’ancien ministre pointe notamment du doigt ce qu’il qualifie de jalousie politique, nourrie par les récentes activités de l’ex-président sur la scène internationale. Ce dernier, désormais engagé dans des missions diplomatiques et de médiation à l’échelle africaine, bénéficierait d’une reconnaissance croissante à l’étranger. « Macky Sall continue de porter haut les couleurs du Sénégal à l’international. Ce rayonnement dérange certains qui n’arrivent pas à sortir de la logique politicienne », a-t-il affirmé.
Un climat politique électrique
Cette montée au créneau de l’APR intervient dans un climat tendu où la relecture des comptes de l’État, les accusations d’enrichissement illicite et la poursuite des anciens dignitaires alimentent les divisions. Si le nouveau pouvoir entend faire de la transparence sa priorité, les partisans de Macky Sall dénoncent une chasse aux sorcières orchestrée sous couvert de moralisation de la vie publique.
En filigrane, c’est la bataille pour le récit historique du régime de Macky Sall qui se joue. Entre défense d’un bilan jugé « structurant » et mise en accusation pour faute grave, l’ancien président reste au cœur du débat national.
Letemerair
