Enjeux scientifiques et environnementaux en Afrique francophone: L’université Cheikh-Anta-Diop mobilise la recherche pour protéger la planète et valoriser le patrimoine végétal africain

Enjeux scientifiques et environnementaux en Afrique francophone: L’université Cheikh-Anta-Diop mobilise la recherche pour protéger la planète et valoriser le patrimoine végétal africain

Lors de l’ouverture de la douzième édition du congrès de la Conférence internationale des responsables des universités et institutions à dominante scientifique et technique d’expression française (CIRUISEF), le recteur de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (UCAD), Alioune Badara Kandji, a lancé un appel vibrant à la communauté scientifique. Il a insisté sur le rôle crucial que doivent jouer les enseignants-chercheurs et chercheurs, toutes disciplines confondues, dans la protection de l’environnement et la préservation de notre planète face aux multiples menaces environnementales actuelles.

Le recteur s’exprimait en marge de ce congrès international, qui se tient cette année à Dakar et qui s’articule autour d’un thème majeur : la valorisation des algues et des plantes d’Afrique. Cette édition marque également une première, puisqu’elle accueille la toute première édition francophone des colloques Phytovalo et Fhypa, qui se tiennent en parallèle du congrès de la CIRUISEF. Ces événements sont organisés dans le cadre du réseau institutionnel de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), qui œuvre pour la promotion des sciences et des technologies au service du développement dans les pays francophones.

Selon M. Kandji, à un moment critique où la planète est confrontée à des bouleversements climatiques sans précédent, la recherche scientifique doit offrir des solutions concrètes et innovantes. Il estime que les chercheurs ont la responsabilité de proposer des réponses pertinentes, permettant de préserver l’environnement et de faire face aux nombreux défis liés à la transition écologique. « Les prévisions les plus optimistes concernant notre planète demeurent inquiétantes. C’est pourquoi il est impératif que les enseignants-chercheurs nous accompagnent dans cette lutte pour la protection de notre cadre de vie », a-t-il déclaré.

Au-delà des enjeux environnementaux, le recteur de l’UCAD a souligné d’autres domaines dans lesquels les chercheurs sont appelés à jouer un rôle déterminant. Parmi ceux-ci, il a cité la résolution des crises énergétiques, notamment dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles et de hausse continue des prix, creusant davantage les inégalités entre les pays du Nord et ceux du Sud. Il a également évoqué la nécessité d’améliorer la qualité des soins de santé, d’apporter des solutions pour le développement économique, et d’innover dans les méthodes pédagogiques et les technologies de l’enseignement supérieur.

L’édition 2025 du congrès de la CIRUISEF, prévue du 7 au 11 avril, promet d’être particulièrement riche. Elle accueillera deux colloques internationaux, réunissant des participants venus de plus de quinze pays. Les thématiques abordées porteront notamment sur la valorisation des ressources naturelles du continent africain – en particulier les algues et plantes – mais aussi sur les innovations pédagogiques et l’intégration du numérique dans les systèmes éducatifs universitaires.

Dans cette perspective, M. Kandji a insisté sur l’importance de la numérisation et de l’hybridation des formations universitaires. Il considère ces évolutions comme des leviers indispensables pour surmonter les difficultés structurelles auxquelles sont confrontées les universités africaines. « Grâce au numérique, nous pourrons non seulement moderniser nos approches pédagogiques, mais aussi élargir l’accès au savoir et répondre plus efficacement aux attentes des étudiants », a-t-il souligné.

Un autre point fort du congrès réside dans la valorisation du patrimoine végétal africain, que M. Kandji considère comme un enjeu à la fois scientifique, économique et culturel. Il y voit une opportunité de revisiter les savoirs ancestraux, souvent négligés, mais porteurs de solutions durables face aux défis du changement climatique. Il a notamment salué l’engagement des chercheurs qui œuvrent à redonner toute sa valeur à ce patrimoine naturel, en le mettant en lien avec les avancées récentes en biotechnologie, en bioprocédés et en intelligence artificielle.

Pour le recteur, ces savoirs traditionnels peuvent être valorisés à travers une approche scientifique rigoureuse, en synergie avec les innovations technologiques, afin de créer des modèles de développement durable adaptés aux réalités locales. Cette démarche, selon lui, permettra de renforcer la résilience des communautés africaines face aux perturbations climatiques et socio-économiques.

Il a par ailleurs insisté sur l’importance de favoriser une meilleure articulation entre les universités et le monde socio-économique. Les résultats de la recherche, selon lui, doivent sortir des laboratoires pour être appliqués dans la vie réelle. Il souhaite que les universités francophones s’engagent pleinement dans cette voie, en devenant de véritables actrices du développement à l’échelle locale, nationale et internationale. « À travers ces colloques, la communauté scientifique francophone doit affirmer ses ambitions, mettre en valeur le travail de ses chercheurs et enseignants-chercheurs, et renforcer les liens avec les acteurs économiques », a-t-il plaidé.

De son côté, Ismaila Diouf, doyen de la Faculté des sciences et techniques de l’UCAD, a également salué la tenue de ces événements, qu’il juge cruciaux pour le développement de la recherche et la formation des étudiants. Il a particulièrement insisté sur les bénéfices que pourront en tirer les doctorants, qui auront l’occasion de présenter leurs travaux, d’échanger avec des chercheurs expérimentés venus de divers horizons, et de s’ouvrir à la recherche internationale. Ces colloques constituent pour eux une opportunité précieuse de se confronter à des problématiques scientifiques actuelles et de renforcer leurs compétences méthodologiques et pratiques.

En somme, la douzième édition du congrès de la CIRUISEF, couplée aux colloques Phytovalo et Fhypa, s’inscrit dans une dynamique de recherche appliquée, d’échanges interdisciplinaires et de valorisation des ressources africaines. Elle témoigne de la volonté des universités francophones, en particulier celles du continent africain, de se positionner comme des acteurs majeurs face aux défis du XXIe siècle, en s’appuyant à la fois sur la tradition et l’innovation.


Faye birahim

letemerair

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