Les parlementaires de la 15ème législature du Sénégal se sont mobilisés autour des enjeux et défis relatifs à la résilience du littoral et à la protection des ressources naturelles. Cette mobilisation a été illustrée par un panel organisé le jeudi 20 février, en collaboration avec le Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine (PRCM). L’objectif principal de cette rencontre était de sensibiliser les parlementaires sur les problématiques du littoral sénégalais et d’engager une réflexion sur les actions nécessaires pour l’adoption d’une loi sur le littoral.
Le Président de l’Assemblée nationale, El Hadji Malick Ndiaye, a souligné l’importance de ce panel en tant que levier pour permettre aux parlementaires d’acquérir une meilleure compréhension des défis liés à la gestion du littoral. Il a insisté sur la nécessité d’une gouvernance efficace face à la pression croissante sur le foncier côtier et a mis en exergue le rôle crucial que doit jouer le parlement en matière de protection de l’environnement.
Cette rencontre a été marquée par une forte représentation des partenaires au développement, ce qui témoigne de l’intérêt porté à la gestion durable du littoral. Parmi les personnalités présentes figuraient le Directeur du PRCM, le Président de l’Alliance des parlementaires et élus locaux pour la protection de l’environnement des pays du littoral ouest-africain (APPEL), ainsi que des parlementaires mauritaniens.
Le Président Ndiaye a mis en avant le rôle fondamental des parlementaires dans l’élaboration de lois et le contrôle de l’action gouvernementale pour renforcer la gouvernance du littoral. Il a affirmé que des parlementaires bien informés sont mieux à même de suivre et d’orienter les politiques publiques environnementales. Face à l’urgence écologique, marquée par l’érosion côtière et l’occupation anarchique du littoral, le Président Ndiaye a insisté sur la nécessité pour le parlement de jouer un rôle central.
Les parlementaires, de plus en plus engagés dans les questions climatiques, se mobilisent pour des solutions durables. En vertu de leurs prérogatives constitutionnelles, ils ont le pouvoir d’agir en tant que législateurs, contrôleurs de l’exécutif et évaluateurs des politiques publiques. Le Président Ndiaye est convaincu que seule une action concertée permettra d’atteindre les objectifs de protection du littoral face aux effets du changement climatique.
Le Sénégal, avec ses 718 kilomètres de littoral, est engagé dans plusieurs initiatives internationales, notamment la Convention d’Abidjan, adoptée en 1981 par les États d’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud. Cette convention constitue un cadre de coopération en matière de protection et de gestion du milieu marin et des zones côtières. Actuellement, 22 États en sont parties prenantes, et plusieurs d’entre eux ont entamé la ratification de protocoles additionnels portant sur divers aspects de la protection environnementale.
Ces protocoles incluent la lutte contre la pollution due aux activités humaines, la gestion intégrée des zones côtières, la préservation des mangroves et la mise en place de normes environnementales pour les exploitations minières et gazières en mer. La domestication de ces protocoles au niveau national renforcerait le cadre juridique et institutionnel de la protection du littoral. Le Président Ndiaye a donc appelé à un engagement actif des parlementaires pour intégrer ces normes dans la législation nationale.
En marge de ce panel, le renouvellement des organes de gouvernance du Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement au Sénégal (REPES) a été effectué. Le député Samba Dang a été élu pour succéder à Ibrahima Baba Sall à la présidence du REPES. Il aura la charge de conduire le nouveau plan d’action stratégique quinquennal 2025-2030.
Lors de son allocution, le nouveau président du REPES a mis l’accent sur l’importance du panel comme espace de réflexion sur l’érosion côtière et la gestion des ressources marines et côtières. Il a souligné l’agression continue des côtes sénégalaises et la disparition progressive de pans entiers du littoral. Pour y faire face, il a appelé à la mise en place d’un dispositif législatif robuste.
Concernant la loi sur le littoral, en discussion depuis 2011, Samba Dang a affirmé que le REPES jouera un rôle actif pour permettre son adoption par l’Assemblée nationale. Il a annoncé la reprise du texte afin d’identifier les obstacles et d’apporter les ajustements nécessaires au sein de la commission du Développement durable et de la Transition écologique.
Il a aussi insisté sur le rôle fondamental du REPES dans la formation et la sensibilisation des députés, afin qu’ils puissent débattre et voter en toute connaissance de cause les lois environnementales. Le nouveau bureau du REPES accompagnera les parlementaires dans la protection de l’environnement, en particulier celle du littoral sénégalais.
Les priorités du nouveau bureau du REPES s’articulent autour de trois axes majeurs. Le député Samba Dang a indiqué que le REPES pourra compter sur le soutien de l’Alliance des Parlementaires et élus locaux pour la Protection de l’Environnement des pays du Littoral ouest-africain (APPEL) et du PRCM. Il a aussi annoncé la tenue de l’Assemblée générale de l’APPEL en avril prochain à Dakar.
Le nouveau bureau du REPES est composé comme suit :
- Samba Dang, Président
- Ayib Daffé, 1er Vice-président
- Saye Cissé, 2ème Vice-président
- Matar Sylla, Secrétaire général
- Niadiar Sène, Samba Diouldé Thiam, Yero Deh, Mamadou Lamine Thiam et Ibrahima Baba Sall, Présidents d’honneur
Cette dynamique parlementaire s’inscrit dans une volonté de renforcer la gouvernance environnementale et d’assurer une meilleure protection du littoral face aux défis climatiques et humains croissants.
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