Concernant les recettes produites par le gouvernement, la Cour des comptes a également relevé des anomalies, notamment dans le rapport relatif aux finances publiques. Ce dernier indique que « les recettes effectives du budget général ont suivi une tendance haussière de 2019 à 2023, avec un ralentissement en 2020, principalement dû aux mesures d’allègement fiscal dans le cadre de la pandémie de COVID-19 ».Cependant, selon le rapport définitif de la Cour des comptes, « les recettes, sur la période sous revue s’élèvent à 16 160,8 milliards de F CFA, réparties entre les recettes fiscales, les autres recettes et les dons, respectivement de 13 929,05 milliards de F CFA, 1 164,7 milliards de F CFA et 1 067,05 milliards de F CFA ».
Concernant les restes à recouvrer (créances fiscales), leur solde d’ouverture était de 308,53 milliards de F CFA en 2019, contre un stock de 408,2 milliards de F CFA à fin mars 2024, soit une progression de 32 %, selon la même source.Ainsi, la situation des recettes présentée dans le rapport du gouvernement n’inclut pas les recouvrements du premier trimestre 2024. Le rapport précise également que « l’analyse des recettes montre une concordance entre les données sur les recettes présentées dans le rapport et les lois de règlement/projets de loi de règlement 2023 », les montants globaux des recettes de 2019 à 2023 étant donc cohérents.Cependant, des anomalies relatives aux rattachements de recettes, à la non-exhaustivité des créances et des dépenses fiscales sont également relevées par la cour. Celle-ci rappelle que « selon le principe de la comptabilité de caisse, les recettes doivent être comptabilisées dans la gestion au cours de laquelle elles sont encaissées ».
À cet égard, l’article 153 du décret n°2020-978 du 23 avril 2020 portant règlement général sur la comptabilité publique précise que « la période couverte par la comptabilité budgétaire est l’année civile, sans période complémentaire ».La cour constate des irrégularités à la recette générale du Trésor, consistant à comptabiliser des recettes recouvrées en année N à l’exercice N-1. Le ministre des Finances et du Budget reconnaît ce manquement et, sur recommandation de la cour, s’engage à prendre les dispositions nécessaires pour imputer les recettes à la bonne période comptable, conformément à l’article 153 du décret n° 2020-978 du 23 avril 2020 portant règlement général sur la comptabilité publique, comme précisé dans ce rapport
avec Seneweb