Face à ce qu’ils qualifient de dérive autoritaire du régime Pastef, plusieurs acteurs politiques et forces vives de la nation ont annoncé la création d’une nouvelle alliance : le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR). Cette coalition entend fédérer les énergies pour contrer ce qu’elle considère comme une remise en cause des acquis démocratiques et une gestion défaillante du pays
Dans sa déclaration fondatrice, le FDR pointe du doigt une série d’irrégularités ayant marqué les élections législatives de novembre 2024. Il dénonce notamment l’opacité entourant la date du scrutin, l’usage de la violence, les arrestations arbitraires et une transhumance politique massive visant à doter Pastef d’une majorité parlementaire mécanique.Selon les chiffres avancés par le Front, plus de 3,7 millions d’électeurs ne se sont pas rendus aux urnes, tandis que 45% des votants ont choisi des listes d’opposition. Une situation qui, selon le FDR, crée un déséquilibre au sein de l’Assemblée nationale, où Pastef détient une majorité des deux tiers, sans pour autant refléter fidèlement le paysage politique du pays.Des atteintes aux libertés dénoncéesLe FDR s’alarme également d’une « logique de règlement de comptes » et d’une volonté de museler toute contestation. Il cite en exemple l’arrestation et les poursuites judiciaires contre des opposants et des journalistes, ainsi que le maintien en détention de certaines figures critiques malgré des enquêtes qui leur seraient favorables.L’Assemblée nationale n’échappe pas à ces critiques, avec la confiscation du poste de Vice-président de l’opposition et la levée jugée arbitraire de l’immunité parlementaire de certains députés.
Le FDR dénonce aussi la révocation controversée du maire de Dakar et l’exclusion des partis d’opposition des discussions sur la révision des listes électorales.Une gouvernance économique sous le feu des critiquesOutre les questions politiques, le FDR s’inquiète de la situation économique du pays. Après dix mois de gestion, il estime que Pastef a conduit le Sénégal au bord de la faillite, aggravant la pauvreté et l’incertitude sociale.Il pointe du doigt l’absence de soutien aux sinistrés des inondations dans la vallée du Fleuve Sénégal, l’échec de la campagne agricole, le non-paiement des bourses étudiantes et le blocage des infrastructures universitaires.
Autre sujet de préoccupation : l’augmentation des départs en pirogue vers l’Europe, symbole, selon le FDR, du désespoir croissant de la jeunesse.Un plan d’action en préparationFace à ces défis, le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République se donne pour mission de structurer la résistance démocratique. Il annonce une série d’actions autour de trois axes :Défense des libertés et des droits démocratiques : libération des prisonniers politiques, respect des libertés d’expression et de manifestation.Gestion démocratique du processus électoral : ouverture de concertations sur les scrutins passés et révision du Code électoral en impliquant toutes les parties prenantes.Solidarité avec les populations : soutien aux luttes sociales contre la précarité et les défaillances du gouvernement.Le FDR se positionne ainsi comme un acteur clé de l’opposition, appelant à une mobilisation générale contre ce qu’il considère comme une mise en péril des principes démocratiques et républicains du Sénégal.
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