Le Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD) a accueilli hier la quatrième édition de la Conférence sociale, centrée sur le thème principal de l’emploi et de l’employabilité. La participation notable des acteurs sociaux, Gouvernement, syndicats, employeurs, société civile et partenaires techniques et financiers souligne l’urgence de s’attaquer à cette question cruciale qui touche à la dignité humaine, à la cohésion sociale et à l’intégration économique.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a placé cette conférence sous le signe d’un dialogue renouvelé, dans la continuité de la récente rencontre tripartite présidée par le Premier ministre. Il a mis l’accent sur la nécessité d’un nouveau contrat social, fondement d’une croissance durable et inclusive, dans un monde bouleversé par les transformations technologiques, notamment l’intelligence artificielle et l’automatisation des services. Le chef de l’État a souligné l’urgence d’agir face aux chiffres préoccupants de l’Organisation internationale du Travail, qui estime à 191 millions le nombre de chômeurs dans le monde en 2023, avec un jeune sur cinq sans emploi, ni formation, ni éducation.
Des réformes ambitieuses
Le président Faye a dressé un constat franc de la situation nationale. Le Sénégal, avec 75 % de sa population âgée de moins de 35 ans, fait face à une forte pression démographique et à un décalage entre les offres de formation et les réalités du marché du travail. Les femmes et les jeunes en milieu rural sont les plus affectés, avec des taux d’emploi et d’insertion particulièrement bas.
Il a mis en lumière les nombreuses lacunes du système actuel : absence d’une politique nationale cohérente de l’emploi, manque de coordination entre les structures, absence d’un observatoire national de l’emploi et de la formation, et faible territorialisation des politiques publiques.
Pour répondre à ces défis, plusieurs mesures ont été annoncées ou renforcées : élaboration d’une nouvelle politique nationale de l’emploi, réforme des codes du travail et de la sécurité sociale, intégration de 3 500 jeunes dès 2025, développement de l’entrepreneuriat dans des secteurs porteurs comme l’économie verte, le numérique ou l’artisanat, et promotion d’un climat social serein dans les entreprises.
La jeunesse au cœur des priorités gouvernementales
Le président Faye a adressé un message fort à la jeunesse sénégalaise, réaffirmant son engagement personnel à satisfaire leurs aspirations. Il a encouragé les jeunes à avoir confiance en eux et à saisir toutes les opportunités d’insertion. L’État, a-t-il promis, continuera d’investir dans la formation professionnelle, les incubateurs, les masterclasses, les programmes d’apprentissage de masse, et l’appui à la création d’emplois.
Il a également invité les dirigeants d’entreprises à contribuer à la construction d’un environnement professionnel inclusif, en encourageant une culture de l’apprentissage, du mentorat et de l’innovation. Le président a annoncé que les conclusions issues des six tables rondes de la conférence abordant des sujets tels que la migration professionnelle, la gouvernance territoriale de l’emploi ou le financement de l’insertion seront examinées avec une grande attention et intégrées dans une feuille de route nationale ambitieuse.
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